Guelma : culture
Le théâtre régional de Skikda, s’invite à Guelma
« Djebel El Amani » « La montagne des vœux », pièce de théâtre écrite et mise en scène de Bouha Seif Eddine, production du Théâtre régional de Skikda. Une sorte de conte pour enfants qui vous soulage des tracasseries quotidiennes et du stress professionnel. Vendredi et jeudi, le Théâtre régional de Guelma, dans le cadre des échanges culturels et scéniques entre les Théâtres régionaux, en a eu l’illustration par les planches.
La trame se déroule dans un pays imaginaire. Un royaume ravagé par la question pendante du pouvoir. Le roi (Lebdioui Abdelhafid) et la reine (Boukaria Sabrina) vivent dans un semblant d’harmonie. Le stratagème que celle-ci met en place, avec l’aide du serviteur (Rahai Abdelwahab), un imbécile heureux, dévoué jusqu’à la moelle mais aussi malléable lorsque la peur l’enveloppe, ne vise qu’un objectif : le pouvoir. Pour cela, il faut éliminer les trois frères (Djilani Toufik : Ramy), (Lebdioui Brahim : Sami), (Zerdia Nassima : Djawhara), princes héritiers, pressentis pour guider la monarchie à la mort du roi-père, une perspective que traduit la récurrence des deux frères à se mettre en duel. La ruse est toute trouvée, proposer, par le biais du serviteur, de les emmener à la montagne des vœux, que l’on présente comme un lieu de villégiature et de loisirs, alors que c’est tout le contraire qui les attends : un ogre (Chidouh Tayeb) qui vous rend immobile éternellement en vous effleurant avec son épée. Sami et Djawhara sont les premières victimes. Le roi est d’une naïveté exemplaire, la ruse de sa femme, qui n’est pas la mère de ses enfants, le rend non-soupçonneux à son égard. Les amadouements et les semblants de sincérité qu’elle développe en sa direction sont si convaincants qu’il ne se rend pas compte du complot qui se trame autour de lui. La performance de la comédienne y est pour beaucoup. On laisse le lecteur sur sa faim, ceci pour l’inciter à voir la pièce.
Pour sa première réalisation, le caméléon de la scène, Bouha Seif Eddine, rendu célèbre pour son One Man Show El Madani Ould El Mensi, tire son épingle de la….mise en scène.
On y retrouvent les ingrédients qui donnent du charme à une œuvre : du manichéisme (le combat entre le bien et le mal), du symbolisme (Le chant d’oiseau annonciateur d’espoir, les graines de poussière générateur de bien…) et des allusions à l’histoire du Prophète Joseph (La perte des deux princes fait vivre une souffrance stoïque au père : des ressemblances frappantes avec celle endurée par le Prophète Jacob). La performance des acteurs pêche, quant à elle, par un déséquilibre entre protagonistes : un rééquilibrage scénique apporté dans ce sens apportera un plus bénéfique à la pièce.
A.BOUKELOUA
Publier le 17/06/2014 n°508
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Posté Le : 09/09/2014
Posté par : abdenour15
Ecrit par : A.BOUKELOUA
Source : personnel