Organisé en marge du Festival international du théâtre de Bejaïa, qui se tient du 29 octobre au 5 novembre, le traditionnel colloque scientifique s'est ouvert, dimanche dernier, avec comme problématique « Théâtre et Architecture : Interrogation sur les espaces de représentations ». C'est donc un public averti qui a été invité au cycle de conférence animés par des spécialistes de la question venus aussi bien d'Algérie et que de plusieurs autres pays étrangers. Dans son allocution d'ouverture, Omar Fetmouche, commissaire du FITB, est revenu sur la cérémonie d'ouverture, organisée sur un bateau, dans le port de Bejaïa, pour expliquer que ce choix s'inscrit bien dans cette interrogation en cours sur les espaces théâtraux et la volonté de sortir cet art de la « boîte noire » qui l'enferme depuis l'invention de la Comedia dell'arte. Il s'agissait de concrétiser cette ambition d'aller à la conquête d'autres lieux, d'initier en quelque sorte un retour au théâtre originel, qui est né dans la rue avant qu'il ne soit séquestré dans les limites d'un édifice bâti pour répondre à une conception occidentale de cet art, mais qui s'impose jusqu'à aujourd'hui aux créateurs d'une autre sensibilité esthétique. De son côté, le président de ce colloque, Djamil Aïssani, a fait remarquer à l'assistance que la problématique actuelle, qui s'interroge sur l'organisation de l'espace théâtral et ses implications sur l'esthétique des représentations, vient dans la continuité de la réflexion engagée lors de la précédente édition du FITB, qui avait porté sur l'avant-théâtre. 18 conférences éclatées en trois thématiques (Approche historique et scénographique des lieux de spectacles, Critique de la portée philosophique des espaces dédiés au théâtre, Expériences, prépositions et prospectives du concept esthétique et architectural de l'espace scénographique) ponctuent ce colloque qui s'étale sur trois jours. Par ailleurs, des tables rondes pour exposer différentes expériences d'édification de théâtres et en débattre. Ainsi en sera-t-il du théâtre de Bejaïa, avec la présence du neveu de son architecte constructeur, Albert Morin, que l'on décortiquera dans ses phases de construction, d'exploitation et de classement sur la liste de l'inventaire des biens culturels de la wilaya de Bejaïa, et des projets de construction des théâtres de Mostaganem, Biskra, Medea et de Ouled Djellal. Ces projets d'édifices théâtraux répondent-ils aux besoins du théâtre tel qu'il est conçu en Algérie ' Pas autant qu'on le croit, selon Omar Fetmouche, qui a raconté à l'assistance l'anecdote de la construction de béton qu'il a découverte à Adrar, déjà à demi engloutie sous les sables du Sahara. Repenser le théâtre est un souci toujours renouvelé dans tous les pays, comme l'expliquera, en cette première matinée du colloque, Brahim Noual, professeur et ancien directeur de l'Ismas d'Alger, qui a, dans son data show, décortiqué, à travers les âges, les espaces théâtraux tels qu'ils ont évolué dans l'espace européen. Le Dr Aziz Ayadhal Sarihi, du Yemen, a lié l'urbanité au théâtre et s'est interrogé sur l'influence exercée aussi bien sur la représentation que le public, tandis que le Jordanien Amayra Mansour s'est interrogé sur la place de la scénographie et son utilisation dans le théâtre arabe, moyen-oriental plus précisément, et que l'anthropologue algérien, Ali Sayed, nous plonge dans les racines berbères de l'agora grecque.
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Posté Le : 03/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ouali M
Source : www.horizons-dz.com