Rezki Djegdou quitte la scène
Le hall de la majestueuse bâtisse du théâtre de Sidi Bel-Abbès a été plongé subitement dans une ambiance d’oraison funèbre. Et tout devient théâtral, les murs de ce temple de la comédie, ses coulisses, son rideau et les portraits des artistes disparus, dans un mouvement infini, rappellent les disparitions et les absences. Parce que la mort d’un artiste lègue indéfiniment une blessure muette dans nos entrailles tant le vide est brutal, cruel et ne permet même pas de mesurer la perte soudaine. Le comédien du théâtre de Sidi Bel-Abbès, Rezki Djegdou, s’est éteint à un âge où tout peut recommencer. Ayant été de l’équipage de l’Action culturelle des travailleurs, dirigée alors par Kateb Yacine, il a vécu aux côtés de ses compagnons les hauts et les bas des tournées et des difficultés qu’endure un comédien dans sa vie quotidienne. Il a également été de toutes les passions. On l’aura vu dans «La guerre de 2000 ans», «Le roi de l’Ouest». Il s’installe à Sidi Bel-Abbès, fonde un foyer tout en exerçant cette fois comme comédien au théâtre régional en 1978, évoluant dans des spectacles, entre autres «Le héros devient chômeur» de Habieb Mohamed, «Ya ben ammi ouine» de Mohamed Bakhti, et «Djelssa Marfouâa» du même auteur. Il se produira pour sa dernière apparition dans «Ala Khoutat Ajdad», dans une mise en scène de Azzedine Abbar. On connaissait Djegdou pour sa discrétion, sa sympathie et son silence naturel.
Cet artiste s’en va pendant qu’une œuvre de Kateb est montée actuellement par le théâtre de Sidi Bel-Abbès. C’est un signe qui signifie que chacun est jugé sur ses œuvres. Rezki Djegdou a donné le mieux qu’il possède pour la scène. Sa disparition marque la fin d’une vie professionnelle et humaine sans forfaitures. Avec un terrible goût d’inachevé...
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Posté Le : 21/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com