Algérie

Le texte sur le bureau du ministère du Commerce



Lorsqu'il s'agit de compléments alimentaires, on se remémore immédiatement le tristement célèbre "RHB". C'était en 2016, lorsque cet épisode du complément alimentaire, Rahmat Rabi (RHB), une invention d'un faux médecin qui prétendait guérir le diabète et soutenu par l'ex-ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a défrayé la chronique suscitant l'urgente nécessité d'élaborer des dispositions réglementaires pour encadrer, davantage, "l'enregistrement et la commercialisation des compléments alimentaires et des plantes médicinales".C'est désormais chose faite. Le dossier confié, en 2017, à quatre départements ministériels, à savoir la Santé, le Commerce, l'Agriculture et l'Enseignement supérieur en plus d'un comité d'experts, sous la responsabilité du ministère de la Santé, est aujourd'hui finalisé, du moins dans sa première mouture. Selon une source proche du dossier, il se trouve, depuis peu, au ministère du Commerce pour d'éventuels changements et autres enrichissements.
Il en ressort, en substance, des dispositions réglementaires beaucoup plus drastiques à même de mieux organiser l'activité, à commencer par un contrôle accru aux frontières. En plus clair, il s'agit d'interdire l'acheminement de tout produit qui ne serait pas déjà commercialisé dans son pays d'origine en plus d'autres pays, afin d'assurer, au maximum, la qualité et la sécurité pour la santé des Algériens.
Le texte en question propose également de soumettre tous les producteurs et distributeurs de ces compléments alimentaires et plantes médicinales, pour ce qui est du domaine d'utilisation et d'indications de traitement, aux compétences d'une commission spécialisée qui est la seule habilitée à délivrer des autorisations ou des agréments d'exploitation. Ce même produit sera, par ailleurs, soumis aux contrôles des laboratoires d'analyses du ministère du Commerce et autres laboratoires des produits pharmaceutiques.
"Il était grand temps de se pencher sérieusement sur ce dossier épineux, à plus forte raison que le marché national est inondé par ces produits dits proches de médicaments sans que l'on connaisse véritablement leur composition, leur provenance, leurs effets secondaires, etc", nous a assuré notre interlocuteur, ajoutant que "cela représente un grand risque sur la santé des citoyens qui sont, malheureusement, nombreux à s'aventurer à prendre ces compléments sans se soucier des conséquences".
Un marché qui prend d'ailleurs de l'ampleur, sans que l'on puisse le quantifier avec précision. Mais il est utile de savoir que 95% des compléments alimentaires proviennent essentiellement de deux pays asiatiques : "95% des compléments alimentaires sont importés, particulièrement de Chine et d'Inde, et une partie contenait des produits chimiques", comme dénoncé par les associations de protection des consommateurs.

Nabila Saïdoun


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