Algérie

"Le texte est un cri d'alarme"



"L'appel est un cri d'alarme pour dire que l'élection risque d'aggraver et d'exacerber les tensions et de rendre difficiles les solutions possibles", a précisé Mme Louisa Aït Hamadouche.L'initiative lancée depuis avant-hier par une vingtaine de personnalités, dont l'avocat Abdenour Ali-Yahia, Ahmed-Taleb Ibrahimi, Louisa Aït Hamadouche et Abdelghani Badi, restera au stade de "constat". Les signataires du texte n'entendent visiblement pas aller au-delà de la rédaction et de la diffusion de leur déclaration. Quelques signataires joints pour connaître la suite qu'ils comptent réserver à leur initiative expliquent qu'elle est juste "un appel" et "une analyse" de la situation politique.
"Le texte a pris en considération le sentiment d'une grande partie de la population", estime Mme Louisa Aït Hamadouche, ajoutant que c'est "une sonnette d'alarme" contre "une probable exacerbation des tensions" si "les élections sont perçues comme un coup de force". Elle considère que le but assigné au texte est "d'exprimer que le processus suivi depuis des mois, à savoir le processus électoral, est complètement déconnecté de la réalité". L'enseignante universitaire a précisé que "les gouvernants considèrent que la crise a commencé avec le 5e mandat pour Bouteflika", alors que, ajoute-t-elle, le texte explique que le 5e mandat "n'était qu'un catalyseur d'une crise profonde". Cette même crise, ajoute Mme Aït Hamadouche, "ne sera pas réglée avec l'organisation d'une élection dans les mêmes conditions et sans garanties nécessaires pour un scrutin transparent". "L'appel est un cri d'alarme pour dire que l'élection risque d'aggraver et d'exacerber les tensions et risque de rendre difficiles les solutions possibles", a-t-elle encore affirmé. De son côté, Me Abdelghani Badi, avocat et signataire du texte, considère que "le texte a résumé la situation politique du pays". Il a précisé que "le texte a posé les conditions de la réussite d'un passage vers un Etat de droit", ajoutant que, pour lui, "la libération des détenus d'opinion, réclamée sans détour, est quelque chose de très important". L'avocat a également souligné, à ce propos, que "pour un militant des droits de l'Homme, la libération des détenus est une priorité". Concernant les propositions contenues dans le texte, Me Badi a estimé que l'objectif est aussi d'ouvrir un débat aussi large au sein de la société sur toutes les questions. "Il ne faut surtout pas confiner le débat dans un processus électoral forcé tel que voulu par le pouvoir", a-t-il souligné, ajoutant que son adhésion à l'appel est dictée principalement par "cette envie d'ouvrir un débat en dehors des cercles du pouvoir". "Les solutions préconisées dans le texte avec des préalables bien définis sont adressées à des gens sages", a dit l'avocat, expliquant que face à la situation de crise que vit le pays, "seul le consensus réglera les problèmes". Il a indiqué, en outre, que le consensus recherché "doit impérativement créer ses propres mécanismes loin de ceux du pouvoir pour espérer une solution qui sera à la fois consensuelle et qui garantira le démantèlement du système actuel". À noter que les autres signataires du texte étaient injoignables, hier. Contacté par téléphone, Ahmed Benbitour a refusé de commenter le texte, qu'il a pourtant signé.

Mohamed Mouloudj


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