Cette initiative semble aujourd'hui le «testament politique» du défunt. Dans une longue lettre ouverte adressée le 17 février 2011 au «frère président» Abdelaziz Bouteflika, l'ancien secrétaire général du FLN dresse, sans concession, le bilan de ce régime «inapte» qui, «depuis des années, est bien plus marqué par ses aspects négatifs que positifs». Rédigé il y a près d'un an, le contenu est – ô combien – d'actualité et les propositions émises par le défunt sont donc à écrire au présent.
Avec la «franchise» préférable «au silence complice ou à l'assentiment dénué de conviction», feu M. Mehri conclut à l'impérativité de «la mise en place d'un régime réellement démocratique, capable de résoudre les problèmes du pays et de le préparer à relever les défis de l'avenir». Véritable feuille de route pour l'édification d'un dialogue national, M. Mehri appelle à un «changement pacifique» réfléchi et porté par la société et non pas imposé par le pouvoir. Pour ce faire, il estime que la levée des obstacles et des entraves qui inhibent la liberté d'expression ou la restreignent est indispensable.Â
De même, il est impératif de «réunir les conditions nécessaires permettant aux organisations et aux initiatives sociales des jeunes de la nation, ses étudiants, ses cadres et ses élites des différents secteurs et disciplines, d'exercer leur droit naturel et constitutionnel à exprimer par tous les voies et moyens légaux leurs critiques, leurs aspirations, leurs opinions et leurs propositions», peut-on lire dans cette lettre ouverte. Le deuxième volet de ce processus de réforme profonde de la gouvernance est la multiplication des initiatives émanant de la société et soutenant la demande de changement pacifique.
Ce qui doit se faire autour de divers axes comme des séminaires de dialogue rassemblant des citoyens engagés qui rejettent la violence et l'exclusion politique. Et ainsi parvenir à la jonction des volontés et des efforts pour la réussite du changement pacifique souhaité. De même, une évaluation objective de ce qui a été fait depuis l'indépendance est primordiale pour aller de l'avant, et tracer des perspectives pour le développement du pays. La lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, est aussi indispensable à l'édification d'une démocratie.
Le troisième volet des propositions faites par M. Mehri afin de sortir l'Algérie du marasme actuel se résume en un maître-mot : la concertation. Il faut ainsi «établir des ponts pour le dialogue et la concertation les plus larges avec les forces politiques pour préparer un congrès national général» avec pour mission «l'évaluation critique et globale du système de gouvernance et de ses pratiques durant ses différentes étapes depuis l'indépendance et de déterminer les tâches, les moyens et les étapes pour jeter les bases d'un système démocratique et de l'Etat de droit».
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Posté Le : 31/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com