Algérie

Le testament d'une infirmière


Consignée dans d'excellents ouvrages, l'infime partie de l'épopée de ces femmes et hommes, ayant défié un des plus grands empires coloniaux du XXe siècle, n'est malheureusement pas véhiculée et enseignée aux jeunes générations.Lesquelles sont injustement privées de la belle et grandiose facette de notre guerre de Libération nationale. Le sublime ouvrage, Six ans au maquis, de Yamina Cherrad-Bennaceur, racontant les parcours de milliers de jeunes femmes et d'hommes ayant tout sacrifié pour que vive l'Algérie libre et indépendante, est «cassé» par une distribution aléatoire et une promotion transparente. Il faut mettre la main sur Six ans au maquis et le lire pour comprendre ce coup de gueule.
Car le livre nous parle de «femmes et d'hommes exceptionnels». Il fait en outre découvrir au lecteur Djebel Babor, BeniAfer, Tamezguida, Texenna, Oued Kebir, Zouitna, Les Menazel et d'autres contrées et localités du pays profond, où ont été écrites par le sang de très belles pages de l'histoire du pays.
En un mot, ce livre de chevet nous réconcilie avec l'Algérie que nous chérissons. L'Algérie de nos rêves. Après avoir donné les plus belles années de sa vie à la patrie, le devoir de mémoire pousse l'une des premières infirmières de Sétif, qui a tout laissé tomber pour rejoindre le maquis, à révéler des choses enfouies, décrire les misères endurées dans les djebels, présenter des héros illustres mais méconnus. Best-seller dans sa catégorie, l'ouvrage qui ne vous lâche pas aussi facilement, s'apprend comme un cours d'histoire.
Car il nous retrace les sacrifices consentis par Malika Gaïd, Louise Attouche, Zohra Oumedjkane, Aïcha Haddad, Meriem Bouattoura, Djamila Amrane, Nefissa Hamoud, Zakia Khennab, Mimi Madaci, Zoulikha Gounat, Naïma Bencheikh, Zerrouki Kheira, Malika Kharchi, Zoubida Zerrouk, Massika Ziza, et la liste est longue . Il nous permet en outre de faire connaissance avec des hommes d'une espèce rare.
Pour réparer sans doute l'«oubli» de certains concepteurs de livres scolaires et manuels d'histoire, Yamina Cherrad-Bennaceur, qui est à la fois sétifienne, constantinoise, bougiote, jijelienne, algéroise et kabyle, immortalise, à sa manière, des preux, tels que Dr Lamine Khene, Slimane Bouarroudj, Dr Bachir Bennaceur, Dr Mohamed Toumi, Aboura Ahcene, Chabou Boualem, Bentobal Saïd, Ahmed Labani, Ahmed Chaouch, Bachir Bourghoud, Abdelhamid Zerrouk, Farid Zouiouèche et beaucoup d'autres compagnons, tombés, pour certains d'entre eux, au champ d'honneur. Poignant et pléthorique en faits historiques de premier plan, le testament de cette maquisarde atypique est à lire et à discuter. Afin de transmettre la mémoire, une exigence sous d'autres cieux où l'histoire est une religion, ce document (une excellente source pour les historiens et les chercheurs) est à mettre à la disposition des écoliers, collégiens et étudiants, en droit de connaître la version des principaux acteurs.
Comme en 1956, Yamina Cherrad-Bennaceur, une fille de Bel Air (un des quartiers mythiques de Sétif, où elle est née au printemps 1936) répond à l'appel du devoir et accepte, malgré le poids de l'âge, d'animer, samedi, une conférence-débat à la maison de la culture de la capitale des Hauts-Plateaux sétifiens?
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