Algérie

Le test de la rentrée...


La décision du gouvernement d'inaugurer la reprise avec le cycle primaire s'apparente aussi à un test avant le retour en classe des paliers du moyen et du secondaire.Après une décrue très significative de plus d'un mois, l'épidémie de coronavirus commence à repartir à la hausse dans certaines régions du pays, soit à la veille de la reprise des classes. Quels risques pour une rentrée scolaire sous la menace du Covid-19 ' Les écoles primaires qui se déconfineront ce mercredi sont-elles suffisamment préparées et outillées pour mieux protéger les élèves face aux nouveaux pics du coronavirus '
Le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, par la voix du Pr Smaïl Nourredine, rassure les parents d'élèves, en développant un discours empreint de sérénité quant à la sécurité de millions d'élèves du cycle primaire qui reprendront le chemin des classes dans moins de quatre jours.
Pour l'instance de veille sanitaire, les derniers chiffres du Dr Djamel Fourar n'inspirent pas vraiment grande inquiétude au point de "chambouler" le calendrier des dates de la reprise scolaire arrêté en Conseil des ministres.
"À présent, on ne peut pas parler d'augmentation de cas proprement dit, puisqu'on n'a pas enregistré de hausse soutenue. En revanche, ce qu'il faut retenir, c'est que des nouvelles mesures seront prises en fonction de l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays et dans les régions", rassurera le directeur général de l'Institut national de santé publique (INSP).
C'est dire que toutes les mesures liées à la réouverture des établissements scolaires ont été prises pour "garantir" une rentrée scolaire sous de bons auspices. Des règles de sécurité à l'exposition au virus sont prêtes à l'emploi.
En somme, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de l'épidémie a validé, après plusieurs séances de travail, les propositions de reprise scolaire faites par le ministère de l'Education nationale.
"Nos amis du département de l'Education nationale ont pris part à plusieurs réunions de travail au niveau du Comité pour débattre de la faisabilité de leurs suggestions d'ordre pédagogique selon les protocoles sanitaires mis au point", expliquera encore l'épidémiologue, Smaïl Nourredine.
En somme, le gouvernement a préféré ouvrir le "bal" de la reprise scolaire avec les élèves du cycle primaire, avec un décalage de 15 jours par rapport aux collégiens et aux lycéens.
Pour l'expert Smaïl Nourredine, cette décision n'a pas été prise par hasard, mais elle a été étudiée et liée à des paradigmes scientifiques. "On a choisi une reprise des cours d'abord avec des classes du cycle primaire. Les petites classes sont généralement sans danger. Les enfants constituent la tranche d'âge la moins touchée dans la société.
Les cas d'enfants contaminés ne constituent pas vraiment un grave danger", estime-t-il. La décision du gouvernement d'inaugurer la reprise avec le cycle primaire s'apparente aussi à un test avant le retour en classe des élèves des autres paliers du moyen et du secondaire.
Cette approche permettra de rester aux aguets et de surveiller, avant de prendre de nouvelles mesures en cas d'alerte. Des directives ont été données pour organiser une rentrée des classes masquée. Les élèves et leur encadrement sont tenus de porter le masque en classe et dans la cour.
Pour cela, un schéma d'alternance journalier dédié au fonctionnement des classes a été élaboré, en réduisant le volume de cours à 45 minutes au lieu d'une heure. Le système d'alternance se distingue aussi par une organisation des cours d'un jour sur deux en fonction de la capacité d'accueil et de l'encadrement pédagogique disponible.
Des classes seront également divisées en deux groupes. Ce dispositif organisationnel devra contribuer à mieux gérer l'afflux des élèves et à éviter les regroupements qui favorisent l'éclosion de nouveaux clusters épidémiques.
Le nombre d'élèves par classe est défini en fonction de la superficie de la salle jusqu'à 24 au maximum. Sur le plan de la sécurité sanitaire, il y a lieu de relever qu'un système de détection et d'isolement des éventuels contaminés est vivement recommandé pour faire face aux éventuels pics de Covid-19.
Les médecins des unités de détection scolaires (UDS) ouvertes à travers le territoire national seront redéployés dans les écoles en cas d'alerte de contagion.
Tous les cas suspectés, des élèves, des enseignants ou autres personnels, seront immédiatement orientés vers les UDS pour une réelle prise en charge. Que prévoit le protocole sanitaire adopté en cas d'alerte et de détection de cas dans l'école '
Le schéma de gestion et de détection des cas mis au point tient compte de la durée et de la période de contagion, pour envisager la fermeture de classes. "À la moindre alerte, on ferme la classe et éventuellement l'école.
Dans le cas où trois personnes seraient déclarées positives au Covid-19 toute une semaine, on fermera la classe. Et dans le cas où 3 classes seraient touchées durant une semaine, on fermera temporairement l'établissement", rappellera le Pr Smaïl. Le gouvernement a, en fait, adopté une approche basée sur la décentralisation de la décision de mise en quatorzaine de classes ou d'établissements.
C'est le comité local présidé par le wali qui agira pour contenir l'épidémie. Autrement dit, aucune décision, nationale ou locale, n'est définitive, mais elle sera remodelée et réorientée en fonction de l'évolution épidémiologique.

Hanafi H.
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