Algérie

Le terroriste, le terrorisme et la petite man'uvre - Kherrata : volume, couleurs et inquiétudes - Prisonniers d'opinion : la liberté d'abord - Kenza, tuée et mutilée



La semaine a été pénible. On savait qu'il ne se passe pas grand-chose en matière de changement dans le sens d'une Algérie meilleure mais on pensait tout de même qu'il y a des choses auxquelles ceux qui sont actuellement aux affaires du pays pouvaient renoncer. Que non ! Nous revoilà donc toujours dans la petite manipulation qui, en plus, n'a jamais servi le pouvoir, surtout quand on met un micro devant la bouche d'un terroriste. Si on ne sait pas encore que la crédibilité d'un tueur équivaut à la chaleur d'un glaçon, c'est qu'on n'apprendra jamais rien, c'est aussi simple. Le plus grave, ce n'est pas ce qu'il dit, qui forcément est ingobable, mais ça jette la suspicion sur l'existence même du terroriste et du terrorisme !La semaine a été moins pénible qu'on ne pouvait l'attendre. Le mouvement populaire devait fêter ses deux ans dans des conditions qu'on n'imaginait pas, ce qui a donné naissance à autant d'enthousiasme que d'inquiétude. Une fois passées les éc?urantes «énormités» qui a fait que ce mouvement devienne une auberge espagnole où chacun peut emmener ce qu'il veut, il faut s'arrêter sur la manifestation de Kherrata. Grandiose par son volume et ses couleurs, elle a aussi donné ses sueurs froides dues aux risques sanitaires et quelques illisibilités politiques. Ça va quand même, comme dirait l'autre.
Plus que pénible, la semaine a été horrible. Une jeune fille de 18 ans a été retrouvée dans la forêt de Yakouren, morte et horriblement mutilée. Son père, qui a un grave antécédent en la matière, puisqu'il avait déjà assassiné son propre fils, a été immédiatement interpellé, étant logiquement le premier suspect. Evidemment, la confirmation n'a pas tardé à venir. Ça n'a pas tardé mais ça a laissé tout de même un peu de temps pour les «débats» traditionnels dans de pareil cas, dont le féminicide et la présomption d'innocence. Bien sûr, ça a eu son lot de dépassements, d'extrapolations et de rares fulgurances lucides. Sinon, une jeune fille tuée par son père, c'est toujours une atrocité et quelques questionnements du fait que Kenza aurait pu être protégée, elle et le reste de sa famille en raison de ce qui s'est passé avant.
La semaine a été moins pénible : des prisonniers qui sortent de prison, retrouvent la liberté et leur famille, tout en renouant avec la vie, c'est toujours un moment merveilleux. Il y a même un embarrassant manque de retenue en l'occurrence parce que cet instant doit être entièrement dédié à la joie de ceux qui ont été privés, de longs mois durant, de liberté et des leurs. Ne pas se sentir obligé d'y coller immédiatement les tenants, les aboutissants et les motivations politiques qui sont derrière cet élargissement, ce n'est pas baisser les bras, c'est prendre de la hauteur.
S. L.


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