Algérie

Le terrorisme n'entravera pas le développement des courants d'affaires



Le terrorisme n'entravera pas le développement des courants d'affaires
La huitième édition du Salon international Alger-Industries, qui s'est tenu du 23 au 26 septembre 2014 au Palais des expositions (Safex) des Pins maritimes à Alger, a fermé ses portes vendredi dernier dans une ambiance quelque peu morose créée, on l'a bien compris, par l'assassinat en Algérie d'un touriste français par des terroristes de la mouvance islamiste.Si l'émotion était largement perceptible au niveau de tous les participants au salon, elle l'était encore davantage sur les visages des exposants français venus encore plus nombreux cette année. Interrogés sur les conséquences possibles de ce drame sur l'avenir des relations économiques algéro-françaises tous nos interlocuteurs français étaient unanimes à dire qu'il faudrait réagir à contrario de ce qu'attendaient les terroristes, en boostant du mieux possible les relations d'affaires entre nos deux pays.C'est également le point de vue du haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet que nous avons interrogé sur la question en marge de la conférence qu'il avait donné à l'occasion du Salon Alger Industrie. «Nous sommes déterminés à renforcer encore davantage les courants d'affaires multiformes qui existent déjà et à en créer de nouveaux dans toute une panoplie d'activités. En plus de la quarantaine de sociétés qui ont fait le déplacement à Alger à l'occasion de ce salon sous la conduite de la CCI Marseille-Provence, une centaine d'autres viendront très prochainement à l'initiative d'UBI-France et d'un réseau de Chambres de commerce et d'industrie françaises, prospecter le marché algérien en vue d'éventuels partenariats à vocations productifs, technologiques, scientifiques et pédagogiques».Un comité mixte algéro-français se réunit périodiquement pour s'enquérir de l'état d'avancement des pourparlers relatifs aux affaires à lancer et à l'effet d'examiner la situation des projets en phase de réalisation. Ce comité se réunira très bientôt à Oran à l'occasion de l'inauguration de l'usine Renault-Algérie, en présence de très hauts responsables algériens et français. «Rien ne pourra entraver cette dynamique de coopération entre nos deux pays que nos plus hautes autorités politiques ont décidé de renforcer» a tenu à souligner ce haut fonctionnaire de l'Etat français.L'incertitude qui affecte l'industrie algérienne à la veille d'une énième restructuration déjà annoncée, mais très mal explicitée constitue, avions nous constaté à l'occasion de nos visites à une vingtaine de stands d'entreprises publiques, une réelle source d'inquiétude pour les cadres qui nous y avaient reçus. Il est en effet difficile pour les gestionnaires de ces entreprises en instance de restructuration de dresser des perspectives d'avenir quand ils ne savent même pas à quel groupe industriel, ni à quelle tutelle ministérielle ils seront rattachés.Le manque de communication étatique sur des actions aussi importantes a, à l'évidence, créé un profond malaise chez ces managers dont certains avaient déjà subi les conséquences négatives des précédents changements. Beaucoup plus à l'abri des ingérences politico-administratives, les entreprises privées ont, quant à elles, fait pas mal de chemin dans toute une panoplie d'activités de production et de services. Les stands d'outillage, d'équipements de chantiers, d'appareillages électriques, de matériels et logiciels informatiques étaient de ce fait bien achalandés en articles de qualité, dont une quantité importante est, de surcroît, fabriquée en Algérie.Quelques exposants nationaux ont émis des réserves sur la qualité de certaines prestations et, notamment, l'esthétique des stands et le déficit en publicité audiovisuelle. Interrogé sur la question, Raouf Stiti, un des principaux responsables de la société organisatrice (Batimatec Expo), reconnaît effectivement la difficulté de réaliser un saut qualitatif pour certains services que Batimatec Expo ne preste pas en totalité, la raison étant qu'elle n'est, pour l'instant, pas en mesure d'assumer à elle seule les nombreux métiers qui structurent de tels événements.«Nous devons, affirme-t-il, faire chaque fois appel à un réseau de sous-traitants (standistes, imprimeurs, designers, agences de communication...) qui ne maîtrisent pas toujours leur métier, mais faute de concurrence, nous devons malheureusement faire avec ces intervenants. Il est temps que ces acteurs organisent leur corporation, ne serait-ce que pour se donner les moyens de progresser chacun dans son métier, le but étant de relever la qualité de la prise en charge des diverses prestations que nous sommes appelés à leur confier.»Comme autre cause du déficit de la qualité de prise en charge de ces grandes rencontres économiques, Raouf Stiti pointe également le doigt sur la saturation des palais des expositions, y compris la Foire d'Alger, qui ne sont plus en mesure d'abriter des événements de très grande envergure (Foire internationale d'Alger, Salon Batimatec, etc.) ainsi que la vétusté de certains pavillons qui requièrent une rapide et profonde réhabilitation pour répondre ne serait-ce qu'aux normes élémentaires d'hygiène et de sécurité. «L'Etat doit impérativement faire un effort dans ce sens», insiste notre interlocuteur. Les exposants étrangers étaient à l'évidence moins regardants sur ces aspects esthétiques et organisationnels. Questionnés sur l'intérêt qu'ils trouvent à participer à ce type de salon, des opérateurs espagnols, français, italiens et polonais, se sont en effet montrés plutôt satisfaits des résultats obtenus en matière de promesses de ventes et d'affaires à monter avec des partenaires algériens. C'est ce qui a précisément motivé leur présence à Alger. Ils nous ont de ce fait assuré d'être encore plus nombreux au prochain salon.A noter qu'en marge du Salon trois journées techniques principalement étaient organisées, consacrées aux investissements productifs, aux zones industrielles, à l'infrastructure, à la qualité au service de l'industrie et à l'ingénierie des matériaux de construction. Il ressort de ces conférences que l'Etat algérien semble cette fois bien déterminé à sortir l'industrie algérienne du marasme dans lequel elle se trouve, en programmant notamment la réalisation de 40 nouvelles zones industrielles en sus des opérations de réhabilitation de celles qui existent déjà, l'amélioration du code des investissements appelé à être plus attrayant, la réorganisation du secteur public industriel et le renforcement des normes de qualité pour mieux préparer l'adhésion de l'Algérie à l'OMC.




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