Algérie

Le terrorisme expliqué par Zerhouni



En marge de la cérémonie d’ouverture de la session d’automne de l’APN organisée mardi, M. Zerhouni, invité par la presse, a commenté les derniers attentats terroristes, soutenant que les tenants du terrorisme “n’ont aucun projet politique”. Après les avoir qualifiés de “fanatiques” qui sont plus que jamais dans “l’impasse”, il a assuré que les terroristes n’ont “ni une vision politique nationale, ni une vision économique, ou une autre alternative en faveur du citoyen algérien”.
Quelle mouche a donc piqué M. Zerhouni pour qu’il s’essaie ainsi à occulter ce qui, de notoriété publique, fait courir les terroristes : l’instauration d’un État islamique ? Certes, un des objectifs assignés à la politique de réconciliation est d’en finir avec le terrorisme en le privant de toute couverture politique. Il est loisible de constater que cet objectif est loin d’être atteint quand bien même le nombre de terroristes en activité aurait diminué comme, d’ailleurs, la fréquence des attentats. La mansuétude de l’État, qui consiste à tendre sans cesse la main du pardon, n’a pas amené les tenants du terrorisme à dévier de leur objectif et encore moins à renier leur matrice idéologique : l’islamisme.
Passons sur le fait que les nouvelles recrues issues des quartiers populaires d’Alger sont incorporées dans des mosquées tenues par des imams ayant des sympathies avec l’organisation de Droukdel. Il est établi que l’essentiel des “cadres” du GSPC sont des vétérans ayant rejoint le maquis au lendemain de l’interdiction du l’ex-FIS, géniteur idéologique du terrorisme islamiste. Sans parler des références citées dans leur littérature qui sont souvent des ulémas favorables au djihad. Au vrai, le lien entre l’idéologie djihadiste et le terrorisme est clair comme l’eau de roche. Pour preuve, en septembre 2006, le GSPC s’affilie à Al-Qaïda, porte-flambeau du djihad international. Il est évident que seule l’affinité idéologique pouvait sceller une telle alliance.
Il se peut que, par son propos, M. Zerhouni ait voulu signifier que les chances des tenants du terrorisme islamiste de réaliser leur objectif politique se sont grandement amenuisées. Ce qui est indéniable. Une telle affirmation est d’autant plus vraie que les groupes terroristes discrédités auprès d’une population épouvantée par l’horreur de leurs crimes, et dont les rangs ont subi une véritable hémorragie sous les coups des forces de sécurité, n’ont plus la même nuisance que celle du début des années 1990. Ils ne constituent plus une menace sur l’État.
Sans ambages, Yazid Zerhouni a, par ailleurs, accusé les terroristes d’être à la solde de parties étrangères. “Ces actes (les derniers attentats terroristes, ndlr) commis par des groupes terroristes, profitent à des intérêts étrangers”, a-t-il indiqué avant de préciser qu’“à chaque fois que nous évoquons les modalités à même de mieux défendre nos intérêts, nous enregistrons ce type de réaction”. Bien entendu, M. Zerhouni s’est gardé de nommer lesdites parties étrangères. En tout état de cause, à prendre au mot le ministre de l’Intérieur, c’ est peut-être là une preuve parmi d’autres que les éléments de Droukdel poursuivent bel et bien un objectif politique.


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