Algérie

Le terrorisme en France est "essentiellement domestique"



Selon l'étude à paraître de l'institut Ifri, les individus condamnés sont en grande majorité nés en France et ont grandi dans ce pays.Environ 1 300 Français ont séjourné en zone syro-irakienne et des centaines d'autres ont été arrêtés avant de réussir à atteindre leur destination, a indiqué une étude à paraître de l'Institut français des relations internationale (IFRI), précisant qu'à la fin du mois de février 2018, on comptait 323 "revenants" dont 68 mineurs. L'étude de l'Ifri, réalisée à partir de sources judiciaires originales, analyse les profils et les parcours de 137 individus (131 hommes et 6 femmes) condamnés en France dans des affaires de terrorisme de 2004 à la fin 2017, relevant que la France reste le pays occidental "le plus touché par le phénomène du djihad en Syrie".
Sur cet échantillonnage, l'étude, qui sera publié le 10 avril dont l'APS a obtenu des extraits, montre que sur 130 d'entre eux, on compte 90 Français, 29 binationaux (14 Franco-Marocains, 10 Franco-Algériens et 5 Franco-Tunisiens), 11 étrangers (3 Marocains, 3 Algériens, 3 Tunisiens, 1 Indien et 1 Pakistanais). Cependant, elle n'a pas pu déterminer la nationalité des 7 autres personnes. Les statistiques confirment que le terrorisme qui touche la France est "essentiellement domestique" (homegrown terrorism) où les individus condamnés sont en grande majorité nés en France et ont grandi dans ce pays. Se penchant sur l'origine des parents de 125 prévenus ou accusés, l'étude fait ressortir que 74 ont des parents sont originaires du Maghreb, 22 de France, 12 d'Afrique subsaharienne, 7 d'Asie et 1 de Haïti. Neuf individus sont issus d'un couple mixte (8 France/Maghreb, 1 France/Afrique subsaharienne). "En termes de religion, des informations ont pu être recueillies sur 136 prévenus ou accusés. On compte 101 musulmans de naissance (74%) et 35 convertis à l'islam (26%)", précise-t-on, relevant que parmi les convertis, on trouve surtout des chrétiens et des athées mais aussi deux bouddhistes et un juif. De façon générale, l'échantillon de l'étude se distingue de la moyenne de la population française par un niveau d'éducation et une intégration professionnelle "plus faibles", un degré de pauvreté "plus important", un engagement dans la criminalité "plus élevé" et un rapport "plus étroit" au Maghreb et à l'Afrique subsaharienne, selon les conclusions de l'Ifri. Au plan du sexe et de l'âge, les auteurs de l'étude ont estimé que la proportion très réduite de femmes "ne reflète pas le faible engagement" de ces dernières dans le terrorisme, indiquant qu'environ un tiers des ressortissants français partis en Syrie étaient de sexe féminin. Les femmes, notamment celles qui reviennent de Syrie, "sont davantage considérées comme de possibles terroristes que comme des victimes", ont-ils affirmé, relevant par ailleurs que la moyenne d'âge de l'échantillon est de 26 ans, sans compter les mineurs. Des données ont pu être collectées sur le niveau d'études de 68 personnes condamnées pour terrorisme. 32 n'ont aucun diplôme et ont quitté précocement le système scolaire, 6 ont un certificat d'aptitude professionnelle (CAP), 6 ont un brevet d'études professionnelles (BEP), 16 ont obtenu le baccalauréat (6 baccalauréats généraux, 4 baccalauréats professionnels, 3 baccalauréats technologiques et 3 baccalauréats indéterminés), 3 ont un brevet de technicien supérieur (BTS), 1 a un diplôme universitaire de technologie (DUT), 2 ont une licence, 1 est ingénieur et 1 est docteur en physique des particules, précise l'étude, mentionnant que ce niveau d'éducation "si faible" pose le problème de l'insertion de ces individus sur le marché de l'emploi.
R. I./Agences


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