Algérie

"Le terme gosto était attribué aux bandits" HADJ MOHAMED TAHAR FERGANI À L'EXPRESSION



Le maître de la musique andalouse en compagnie de son petit-fils, la relève de demainLe grand maître du malouf, Hadj Mohamed Tahar Fergani, a honoré les Algérois par un concert exceptionnel à la Kheïma Beach du Sheraton, la soirée de vendredi dernier à l'occasion des nuits sacrées du Ramadhan. Un public nombreux et surtout averti était venu assister au concert du maître de la musique andalouse. Il était accompagné, sur scène, de son fils Nacereddine et son petit-fils Adlène qui a hérité du cheikh la voix exceptionnelle et surtout la simplicité des grands maîtres.
Plusieurs personnalités connues du monde de la musique andalouse étaient présents pour assister à la prestation majestueuse du maître du malouf, parmi eux le grand maître de la musique andalouse cheikh Ahmed Serri, mais aussi une admiratrice de talent, la grande comédienne Chafia Boudraâ, qui a tenu à assister à ce concert et apprécier le retour du grand maître.
Celle qui avait brillamment interprété le rôle de Lala Aïni dans le feuilleton El Harik, a même présenté le jeune comédien qui interprétait le rôle de Omar et qui était venu ce soir-là par hasard en tant que cameraman de l'Entv, couvrir l'événement.
Hadj Mohamed Fergani n'est passé que 30 mn sur scène, mais le public a su apprécier sa prestation et surtout sa grande modestie quand il est monté sur scène et déclaré avec le sourire: «A 82 ans et après 60 ans de carrière, je suis en train d'apprendre et rechercher le meilleur de moi-même.» Une déclaration fortement applaudie et qui confirme la grandeur de cet artiste qui a tant donné à la musique algérienne. A l'issue de cette prestation, nous nous sommes rapprochés de l'artiste pour un entretien.
Rencontre avec un artiste comblé et un musicien affirmé.
L'Expression: El Hadj, qu'est-ce qui a motivé votre retour sur scène'
Mohamed Tahar Fergani: Cela fait longtemps que je n'ai pas donné un concert à Alger. C'était l'occasion de lancer la carrière de mon petit-fils Adlène. Je suis content de transmettre le flambeau, il rejoindra son père Nacereddine et son oncle Salim qui sont déjà confirmés dans la musique malouf.
El Hadj, parlez-nous de vos mémoires que vous êtes en train d'écrire'
Le livre sortira dans deux ou trois mois et évoquera mon parcours durant plus de 60 ans dans la musique. J'évoque notamment mes débuts avec les chouyoukhs, mes débuts dans la musique orientale et ensuite mon parcours dans la musique malouf.
On parle beaucoup du manque de formation dans le malouf. Comment faites-vous face à ses demandes'
Je suis resté plus de huit ans à enseigner dans l'association El Fergania, mais aujourd'hui, c'est au tour de mes enfants et de mon petit-fils Adlène de prendre la relève.
Le malouf est une musique essentielle, ce n'est pas une musique de danse et d'amusement (chtih oua rdih), il faut travailler beaucoup et surtout faire beaucoup de sacrifices pour arriver à un bon niveau.
Vous avez parlé récemment du passeport diplomatique. Quelle réponse avez-vous reçu à cette demande'
Pas de réponse pour le moment, mais est-ce que je ne mérite pas, à mon âge et après plus de 60 ans de carrière musicale et le succès national et international que l'on m'accorde quelque chose' Je le mérite à 85 ans, tout de même. On est seulement quatre grand artistes dans la musique traditionnelle: Sid Ahmed Serri, cheikh El Ghaffour... et d'autres. On a le droit à certains égards.
Que pensez-vous du documentaire Gosto'
Oui j'ai vu, mais je n'ai pas aimé le titre. Le terme gosto était généralement attribué aux bandits pas aux artistes et aux chanteurs de chaâbi.
Donc le documentaire ne vous a pas plus'
Non je n'ai rien à dire pour ce qui est du contenu du documentaire, mais j'aurais aimé que les artistes présentés dans ce film soient exclusivement algériens.
On parle beaucoup de l'héritage judéo-andalou, comme appartenant aux Algériens, mais aussi aux juifs qui vivaient en Algérie durant la colonisation et plus particulièrement à Constantine!
Vous m'excusez, mais je ne peux pas répondre à cette question, parce que pour moi j'étais en Palestine. Je n'ai pas à parler d'eux, est-ce que Enrico Macias parle de moi'
Et pourtant, ils connaissent ma valeur et ma position dans ce milieu musical.


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