Algérie - Revue de Presse

Le temps emporte le ventre



I l y a 10 000 ans, lance à la main et couteau à la ceinture, l'Algérienchassait dans ses grandes terres toutes sortes d'animaux,des lions, des gazelles, des boeufs sauvages et des voisinssans loi, qu'il mangeait sans sel, mais sans rien dépenserd'autre que de l'énergie. Il y a 1000 ans, l'Algérien était intégrédans un grand ensemble civilisationnel, faisait souvent la guerre,mais mangeait des légumes tout en lisant des livres. Il y a 100ans, l'Algérien était sous le joug d'une autre puissance et luttaitpour survivre, errant sur sa propre terre dépossédée, mais avalaitquand même le couscous et la galette issus de la culture de sonpropre blé.Il y a 10 ans, l'Algérien (ré)apprenait qui était AbdelazizBouteflika, ancien ministre des Affaires étrangères, devenuimportateur de ministres et commençait à manger de la viandehachée d'âne, de chien et de plusieurs animaux étranges, ayantcomplètement oublié le goût de la gazelle dorée sur un feu debois. Il y a 10 mois, en 2009, l'Algérien subissait une nouvelle loide finances après plusieurs dévaluations et plans de redressementinfructueux et finissait de manger ses illusions à même lesol, les plus pauvres se nourrissant directement dans les poubelles.Il y a 10 jours ou un peu plus, l'Algérie exportait ses premières10 000 tonnes d'orge, ce qui donna lieu à une immense joieofficielle à l'ENTV, même si le lendemain, l'Algérien réapprenait àguetter les bateaux du port pour se nourrir. Dans 10 jours, quefera l'Algérien ' Il entrera dans le mois séculaire du Ramadhan,où 98% de ce qu'il va manger sera importé de l'étranger. Entre lepremier chasseur du néolithique et l'Algérien d'aujourd'hui,beaucoup de choses ont changé, mais les historiens continuentd'expliquer que rien ne pousse là où on marche. Néanmoins, l'Algérienest toujours là. Mais il aurait dû quand même garder quelquesboeufs sauvages au frigo.


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