Le temps du pouvoir et le pouvoir du temps en Algérie

11ème partie
Dans le meilleur des cas elle est chétive, insignifiante et certainement trop faible pour faire contre poids à tous les constituants d'une nation perçus et appliqués d'une manière déformée.
Sinon, comment expliquer après les guerres de religion, les autres guerres européennes comme celles entre la France et l'Allemagne de 1792 à 1918 qui firent que Français et Allemands s'entretuèrent pour ou contre le respect des principes de 1789, entre autre raison.
Il y a beaucoup à dire sur l'intolérance qu'il faudrait lui consacrer des analyses plus approfondies tant sa panoplie est vaste, diversifiée et ses conséquences horribles !
Il est sûr que la tolérance de l'Islam et de sa civilisation est une forme de réalisme, de pragmatisme et d'intelligence supérieure.
L'injustice et l'intolérance du colonialisme ont fait que l'Etat Providence n'existait que pour les non - algériens qui avaient la quasi-exclusivité du bénéfice du service public collectif et gratuit et dont le fonctionnement était bien sûr largement financé par une fiscalité arbitraire imposée aux algériens toujours aussi taillables et corvéables à merci.
Le complexe du colonisateur, arrogant et sûr de lui s'exprimait à fond par le mépris constant du «vaincu» en l'ignorant délibérément tant en ses qualités d'individu , ayant les droits inhérents à tout homme qu'en celles de membre d'une collectivité, d'un peuple.
Que lui importait-il d'en faire connaître le passé, l'histoire '
La réalité vivante, dynamique qu'il a toujours incarnée et aussi l'avenir qui pouvait être le sien, pourquoi pas commun à bâtir ensemble '
Lorsqu'on est persuadé de détenir une vérité incontournable, une supériorité absolue, comment comprendre et évoluer '
Ainsi le colonialisme a cru trop longtemps qu'il pouvait tout oser, tout entreprendre.
Il ne voyait qu'un avenir de faiblesse dans toutes les demandes d'émancipation même les plus raisonnables.
Le peuple Algérien était uni par le sentiment national et cimenté par la religion.
Le pouvoir colonial a cru que le sentiment national n'existait pas et pourtant que de révoltes, que d'évènements depuis la conquête jusqu'au déclenchement de la guerre de libération national en 1954. Ce même pouvoir se voyait membre influent, décisif d'un ordre mondial ou l'Europe tenait une place essentielle.
Au début du 20ème siècle les puissances européennes régnaient en maîtresses absolues sur le monde.
Les Etats unis et le Japon y avaient une bien moindre part influence.
En 1914 L'Europe contrôlait 90% de l'Afrique ,99% de l'Océanie et 56% de l'Asie.
Cet hégémonisme était significatif, les appétits restaient voraces, insatiables et le pillage une règle absolue qu'on on juge les rapports.
L' Europe elle même était peuplée de 452 millions d'habitants soit le 1/3 environ de la population mondiale qui était de 1 Milliards et demi.
L' Europe occidentale ( Angleterre, Allemagne, France, Belgique, Hollande, Suisse) occupait 1% de la surface de la terre.
Cette partie de l'Europe comptait seulement 9% de la population du globe, mais produisait 46% de la houille et 44% de l'acier, détenait 60% de la flotte marchande et réalisait 43% du commerce extérieur.
Ses rivaux, Japon et Etats unis gagnaient du terrain sans cesse.
Ces derniers qui occupent 6% de la surface du globe étaient peuplés de 5% de la population mondiale en 1914, produisaient 42% de la houille et 42% de l'acier de la planète, réalisant 11% du commerce mondial et détenant 12% de la flotte marchande.
L'addition des éléments ci-dessous donne une idée de ce qu'étaient les réalités économiques de l'Occident.
Les 6 pays Européens évoqués plus haut étaient les banquiers du monde auxquels ils prêtaient 200 Milliards de Francs, a 77 % d'intérêts environ et dont 96 Milliards par la seule Grande Bretagne, 45 par la France et 30 par L'Allemagne.
Ces chiffres sont éloquents .Ce dernier pays n'a pas eu sa part du gâteau colonial.
Quoique en pleine expansion industrielle ,ses concurrents lui refusèrent la place de puissance mondiale et il se heurta a la fermeture des marchés coloniaux voire même mondiaux.
Malgré ses atouts l'Allemagne n'avait ni la flotte ni les capitaux comparables à ceux de ses rivaux.
Encerclée par un jeu d'alliance, face à une évolution qui relève d'une autre analyse, la première guerre mondiale a fini par éclater.Quant à la France elle avait plusieurs handicaps.
Le premier se rapportait aux pouvoirs décisionnels relatifs au contrôle et aux échanges inhérents au commerce international qui se situaient à Londres en raison de la puissance financière anglaise ,de l'importance de sa flotte et de celle de son empire colonial. Relativement à l'évolution démographique la France était aussi en mauvaise position.
En une génération et demie, soit 44 ans de 1870 à 1914, la population européenne a augmenté de moitié- comme détaillé :
+ 60 Millions en Russie +27 Millions en Allemagne +14 Millions en Angleterre
+ 8 Millions en Italie +3,5 Millions seulement en France
Ainsi partant de la position qui était la sienne et de tous les pays composant
son empire colonial, l'Algérie comportait un intérêt plus que décisif.
Proximité géographique, démographie en expansion ici, stagnante chez elle d'ou réservoir humain utile pour la colonisation et pour la France même a travers l'émigration et les effectifs des troupes coloniales engagées dans les 2 guerres mondiales.
A suivre