Algérie

Le temps du pouvoir et le pouvoir du temps en Algérie



8ème partie
Ce puissant levier, malgré le démembrement n'a pas empêché l'Islam en tant que religion d'évoluer dans l'espace, d'agrandir son territoire en convertissant une grande partie de l'Inde, du Turkestan, de l'Afrique noire où il progresse de nos jours encore.
La perte de la Sicile aux 11ème et celle de l'Espagne au 15ème siècles n'a pas mis un terme à sa présence en Europe précisément dans les Balkans.
Il est aussi présent chez les Tartares, au Kazakhstan en Asie centrale, en Transcaucasie.
Des millions et des millions d'individus ont embrassé l'Islam non seulement en tant que religion mais aussi en qualité de véhicule civilisationnel et culturel.
L'observation nous montre que les anciennes croyances de tous ces peuples, de toutes ces races, quelles que soient leurs couleurs, n'ont pas résisté à cet élan d'essence divine qui a constitué le creuset dans lequel s'est forgé l'ordre moral unitaire.
Comme toutes les religions, l'Islam a connu des schismes, générés par des divisions et dont les plus importantes sont relatives à la légitimité de l'Imam.
Les Kharidjites exigeaient une perfection absolue et refusaient toute limitation d'origine ethnique ou aristocratique dans son choix.
Pour eux ,un noir ou une femme pouvaient devenir Calife.
Le critère immuable et intangible de légitimité était la perfection et rien qu'elle.
Les chiites ont soutenu la légitimité du 4ème Calife Ali.
Ils ont été à l'origine d'un courant révolutionnaire centralisé, l'Ismaélisme crée au 10ème siècle.
Les Sunnites, majoritaires en Islam admettent la soumission incontournable et indiscutable à un Imam.
Le terme Islam signifie littéralement «soumission à Dieu».
Cette croyance et la soumission à Dieu l'unique, le créateur du monde, incréé s'est révélé au monde par ses prophètes, Abraham, Moise, Jésus et le dernier d'entre eux Mohamed (QSSL). Tel est le premier dogme.
La croyance à la vie future, à la résurrection et au jugement dernier constituent les dogmes que le Coran contient, justifie et explicite.
La qualité du musulman implique cinq conditions à remplir :
*CHAHADA ou profession de foi : il n y a qu'Allah et Mohamed (QSSL)est son envoyé.
*SALAT donc les cinq prières quotidiennes précédées d'ablutions rituelles et purificatoires.
*ZAKAT ou l'aumône religieux sur les biens dans un but de solidarité et de bienfaisance en faveur des démunis et pour de bonnes ?uvres consistant en 1/10 des récoltes ou des gains annuels.
*Le RAMADHAN ou jeûne durant un mois lunaire.
*HADJ , le pèlerinage à la Mecque au moins une fois dans la vie.
Ces deux dernières conditions n'étant obligatoires que pour ceux qui peuvent les assumer et qui ont les moyens de les appliquer. (moyens matériels, physiques et intellectuels)
Pour revenir au problème de la légitimité tel qu'il a été posé selon le point de vue des différents dogmes il est intéressant de noter que la légitimité n'est pas une préoccupation récente.
Déjà les premiers musulmans ont précédé en quelque sorte la science politique moderne pour débattre de la qualité d'un pouvoir en s'interrogeant sur ses aptitudes à être conformes aux croyances des gouvernés quant à ses origines et ses formes.
Cet aspect du débat chez eux fut tellement passionné qu'il généra les divergences et les schismes évoqués plus haut.
Quoi qu'on en pense ils ne s'étaient pas limités à recevoir l' Islam comme un ensemble de préceptes et un donné de Dieu sans autre.
Ils avaient donc posé le problème crucial de la légitimité des gouvernants et c'est un élément essentiel toujours d'actualité.
Le fait que malgré les inévitables violences qui furent assez relatives en Islam si on les compare aux guerres de religion en Europe surtout, où régnèrent l'intolérance, les multiples inquisitions, le prix payé par la Chrétienté pour son avènement par le martyr de Jésus Christ et celui aussi inhérent à la naissance du Protestantisme est relatif .
Celui aussi voulant que plusieurs rites cohabitent en Islam est une preuve incontestable de tolérance.
Légitimité, tolérance, démocratie, voila des notions et des concepts évolués qui ont préoccupé les musulmans dés le début de l'Islam.
Le débat n'est pas intervenu entre musulmans fussent-ils divergents même s'il y avait controverses entre eux, sous le Califat Omeyyades (661.750) .
Une confrontation d'idées et des échanges eurent lieu entre théologiens chrétiens et musulmans qui marquèrent un intérêt certain pour les doctrines chrétiennes en ce
qu' elles étaient imprégnées de platonisme et de néo-platonisme et par la logique d'Aristote, appelé par les arabes «Sahib el Mantiq» le Maître de la logique.
Ceci montre que les arabes n'ont pas été les apôtres de la force brutale dont ont fait montre tous les conquérants tels que Ghensis Khan, Tamerlan, Napoléon 1ER .
Ils ont conquis les âmes, les esprits d'abord des vrais maîtres de tous les pays, gagnés à la cause de l'Islam qui ne sont autres que les humbles, les campagnards, les paysans c'est-à-dire ceux qui tiennent le sol.
Sans leur assentiment aucune puissance ne peut se maintenir et c'est une réalité aussi vieille que le monde .Qui tient le monde rural tient le pays !
Les chevaliers de l'Islam n'ont rien de comparable avec Ghensis Khan , Tamerlan, Napoléon 1er dont l'?uvre a été destructrice.
Les conquêtes islamiques furent constructives, mais celles coloniales de l'Europe occidentale des trois continents, Afrique, Amérique, Océanie ont été la cause de très graves génocides et ont libéré aussi des forces criminelles, sanguinaires ,brutales, étalées dans le temps et l'espace.
L'Europe y a-t-elle procédé pour répandre la civilisation comme prétendu hypocritement et cyniquement ' ou alors sa démarche n'a-t-elle pas plutôt obéi à des convoitises, des intérêts mercantiles et égoïstes.
L'esprit européen vu sous cet angle est loin de la moindre préoccupation civilisationnelle et humanitaire.
Bien au contraire lorsque l'on pense que les conquistadores se sont prévalu cyniquement de l'Evangile on reste effaré.
A suivre


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