Algérie

Le temps du dialogue



Le temps du dialogue
« Les Etats-Unis exhortent toutes les parties à cette crise à mettre en ?uvre un cessez-le-feu immédiat qui ouvrira un accès humanitaire aux populations qui en ont désespérément besoin et ouvrira l'espace pour un dialogue politique entre opposants », a souligné le ministère des Affaires étrangères. Washington, qui s'implique activement dans le dossier brûlant du jeune Etat, menacé par la dérive communautaire, a multiplié les interventions et les canaux d'expression, notamment après les interventions répétées du président américain, Barack Obama, pour contenir le brasier sud-soudanais. Une avancée tout de même : l'engagement des deux dirigeants, le président Sava Kiir et son rival Riek Machar chassé de la ville stratégique de Bor, à engager des pourparlers, signifié respectivement à l'émissaire du gouvernement américain, le diplomate Donald Booth, et au responsable du département d'Etat lors d'une conversation téléphonique. Cette exigence a été formulée par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui estime qu'il n'a plus de « temps à perdre ». Il a appelé, « en cette saison de paix », les dirigeants du Sud Soudan à « sauver votre pays fier et indépendant depuis peu ». A son paroxysme, la pression internationale est montée d'un cran avec la décision du conseil de sécurité de renforcer la Minuss. Dans une résolution (2132), votée à l'unanimité, l'envoi de près de 6.000 nouveaux Casques bleus en fait désormais la troisième mission de maintien de la paix, derrière la République démocratique du Congo et du Darfour, forte d'un contingent de 121.500 soldats et 1.323 policiers. Les renforts attendus intègrent des hélicoptères de combat et de transport, des experts en droits de l'homme détachés des autres missions onusiennes en Afrique (République démocratique du Congo, Côte d'Ivoire, Darfour, Liberia). Le redéploiement qui ne « se fera pas du jour au lendemain », a précisé le secrétaire général de l'ONU, est toutefois confronté à un autre écueil : la difficulté de protéger les civils fuyant les combats et réfugiés dans les camps de l'ONU, comme l'a montré clairement le grave précédent d'Akobo (Etat de Jongleï) où deux Casques bleus et « au moins 11 civils » de la communauté Dinka de Salva Kiir ont été tués. Au moins 45.000 civils sont réfugiés dans des bases onusiennes débordées, dont 20.000 à Juba, alors que des centaines de milliers d'autres personnes ont très probablement fui dans la brousse. La guerre ethnique est aux portes du jeune Etat où la violence touche la moitié des 10 Etats (Jongleï, Unité, Equateur central (Juba), Equateur oriental et le Haut du Nil). Dans un message à la nation, adressée à l'occasion des fêtes de Noël, le président Sava Kiir a prévenu que « tout cela va entraîner notre nouvelle nation vers le chaos ». Des charniers ont été localisés à Bentiu, la capitale de l'Etat pétrolier d'Unité où au moins 34 cadavres ont été découverts. Les attaques contre les civils, pouvant constituer « des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité », ont été dénoncées également par le Haut-commissariat de l'ONU en charge des droits de l'homme stigmatisant les « exécutions de masse, en dehors de tout jugement, le ciblage d'individus sur la base de leur appartenance ethnique et les détentions arbitraires ». Qui arrêtera la catastrophe humanitaire ' Au c?ur de la médiation africaine, depuis le déclenchement de la crise, Addis-Abeba dit attendre les résultats de l'action de l'Igad (Autorité intergouvernementale sur le développement) demandant « aux deux parties de négocier dans un délai de quatre jours, à compter de vendredi ». L'ultimatum des dirigeants de la Corne de l'Afrique et d'Afrique de l'Est sera-t-il respecté ' Le porte-parole des Affaires étrangères éthiopiennes, Dina Mufti, pense que la « communication (de l'Igad) est adressée aux deux parties, et je pense que les deux parties l'ont clairement entendue ».




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