Algérie

Le temps des feuilles blanches



Le temps des feuilles blanches
La police marche, mais interdit à tout le monde de marcher. Le Président ne marche pas, mais fait courir tout son entourage. L'économie ne marche pas, mais chacun fait semblant de croire que tout roule pour le mieux. Ce n'est donc, à première vue, qu'une histoire de transport et si la pomme de terre n'était pas aussi chère, on aurait pu croire à une République patatière, tout comme si le pétrole n'était pas tombé aussi bas, on pourrait penser à un royaume pompe à essence à l'image de ceux du Golfe. Mais l'Algérie a bien un Etat.Certes défaillant, autoritaire, peu présent, mafieux sur les bords et au service d'une oligarchie familiale qui règne par le force et l'argent. Mais c'est un Etat, ou plus exactement un Etat pris en otage par un régime qui fait croire à tout le monde qu'il est l'émanation du rêve collectif. Oui, en effet, c'est plutôt un cauchemar récurrent, mais l'Etat étant une abstraction, c'est avec le régime qu'il faut négocier, à défaut de pouvoir le chasser, si l'on veut sortir de cette spirale infernale qui pousse les élites vers l'extérieur et dilapide les ressources de l'intérieur.Mais y a-t-il quelque chose à négocier ' De l'avis du FFS, plus vieux parti de l'opposition après le gang de Moïse, oui. D'où cette idée des feuilles blanches, stratégie scolaire où chacun doit remplir sa copie pour remettre à la fin le devoir au professeur, les écoliers devant attendre la commission pédagogique qui va accoucher d'une réforme, tablier bleu pour les garçons, tablier rose pour Louisa Hanoune. Le FFS est-il sérieux 'Oui, il y croit et fait passer les feuilles blanches pour les remplir, espérant qu'en haut, même si le niveau d'instruction est inversement proportionnel à la fonction, on va les lire. Négocier, pourquoi pas, mais c'est oublier la seule conviction du régime, accroché à l'idée que ce qui est à lui est à lui et que c'est ce qui est aux autres qui est à négocier.




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