Algérie

Le temps des affaires scabreuses



Le temps des affaires scabreuses
Après le scandale des affaires Khalifa et de l'autoroute Est-Ouest, celle de la saisie de l'appareil d'Air Algérie à Bruxelles, va-t-on vers celui de la réalisation par le groupe canadien S. M. du siège social de la compagnie nationale aérienne Air Algérie 'La réaction du président fondateur du groupe canadien S.M. International Inc Bernard Poulin consolide la suspicion des membres de l'Office central de répression de la corruption (OCRC) quant à l'irrégularité de la passation de ce marché. Selon nos sources, des cadres de la compagnie aérienne nationale et de la filiale algérienne du groupe canadien S. M. ont été auditionnés dans le cadre d'une enquête. Celle-ci risque de déboucher sur l'implication dans ce dossier de nombreux sous-fifres de différents secteurs dans le seul tort est, peut-être, d'avoir «voyagé et pris du bon temps» au Québec et à Montréal. Et ce, même si, se positionnant en victime après la résiliation en 2011 du contrat d'un montant de 83 millions d'euros, le groupe canadien a saisi, le 26 avril 2013, le tribunal d'arbitrage international. Il exige le versement de 120 millions d'euros au titre de réparation du préjudice dont, selon lui, se serait rendue coupable la compagnie algérienne de transport aérien. Le contrat en question avait été signé par le précédent PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah, avant d'être unilatéralement résilié par son successeur Mohamed Boultif le 4 juin 2013. Directement mis en cause dans cette affaire pour avoir obtenu le marché par des moyens autres que ceux prescrits par le code des marchés en Algérie, le groupe canadien S. M. a réagi par la voix de son président fondateur qui, en réponse à des articles de presse en Algérie, a affirmé : «Je n'ai jamais invité de représentant d'Air Algérie en vacances en Méditerranée, ni même la moindre personne ou représentant dans un cadre professionnel ou pour un quelconque besoin professionnel. De plus, je n'ai jamais entendu parler d'une invitation quelconque faite à un responsable d'Air Algérie pour séjourner sur le bateau de M. Accurso.» Ce nom que n'aurait pas dû lâcher le premier responsable du groupe canadien est connu pour être proche de la mafia. Au c?ur de plusieurs scandales, de fraude et de corruption, très influent dans les milieux syndicaux et politiques, Tony Accurso est un homme d'affaires québécois spécialisé dans la construction et les loisirs. Il a fait de son yacht «le Touch» un pied à terre pour corrompus et corrupteurs intéressés par les affaires. Quelques mois après son implication dans le dossier Air Algérie, Accurso est arrêté par l'unité permanente anticorruption canadienne dans le cadre du démantèlement d'un réseau de partage de contrats municipaux sur la rive-nord de Montréal. Le 9 août 2012, Tony Accurso, Francesco Bruno, Francesco Fiorino, et Adriano Furgiuele sont arrêtés par la GRC. Ils font face à 6 chefs d'accusation : complot, fraude, usage de faux, ainsi qu'abus de confiance par un fonctionnaire. Revenu Québec, une institution des impôts de l'Etat canadien, a déposé 928 chefs d'accusation contre Accurso et ses entreprises. Il est notamment accusé de fausses déclarations, fausses facturations, crédits illégaux et faux remboursements de taxe. «Démentir, démentir, toujours démentir» semble être le credo de Bernard Poulin. Selon lui, le marché avec Air Algérie a été remporté sur présentation par son groupe de «la meilleure proposition technique et financière avec un montant de 83 millions d'euros alors que le soumissionnaire retenu classé second était à 157 millions d'euros». Le président du groupe canadien ira jusqu'au bout de sa logique en réclamant à la compagnie algérienne, via le tribunal international et une procédure à l'amiable, 120 millions d'euros au titre de dédommagement. L'OCRC a été donc instruit à l'effet d'enquêter sur ce dossier. Il ressort des premiers éléments de l'enquête la confirmation de la présence d'un intermédiaire algérien sur le «Touch». Ce que veut démentir l'ancien PDG d'Air Algérie Wahid Bouabdallah qui, interrogé, a précisé : «J'ai appris que l'Office central de répression de la corruption enquêtait sur ce contrat. Je l'ai saisi pour apporter ma version des faits, malgré mon immunité parlementaire de député à l'APN. J'ai répondu dans une lettre où j'ai expliqué les conditions d'attribution de ce contrat.» Pour l'heure, les membres de l'OCRC poursuivent leurs investigations. Ce qui suffit à certaines personnes pour indexer la volonté du pouvoir en place de donner des gages pour un bon déroulé de l'enquête. Pour la plupart des parquetiers chevronnés capitalisant chacun une expérience professionnelle nationale et internationale, les enquêteurs, sont chargés de mettre au jour le moindre détail ayant présidé à l'élaboration du marché portant réalisation du siège Air Algérie et les conditions ayant présidé à l'octroi du marché au groupe canadien. Le fait que le contrat a été résilié unilatéralement par l'actuel PDG de la compagnie algérienne aérienne plaide pour l'éclatement d'un autre scandale économique.




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