Passion et espoirQue sait-on de ces "indigènes" d'Algérie qui, pendant la Première Guerre mondiale, ont combattu sous le drapeau français ?
Bahia Kiared entreprend, dans Le temps de la douleur, un roman alternant fiction et données historiques, une reconstitution de ce passé lointain, datant du premier quart du siècle dernier (XXe siècle), pour rappeler aux lecteurs la tragédie de ces hommes morts pour une cause qui n'était pas la leur.
Ces hommes, dépossédés de leurs droits, privés de leur souveraineté, s'étaient engagés sur le front français afin de militer pour la France contre l'Allemagne, parce qu'ils nourrissaient l'espoir de bénéficier des réformes qu'ils avaient demandées, à savoir l'égalité sociale et celle de la citoyenneté.
D'ailleurs, cette guerre était pratiquement pour tous les algériens, ces "indigènes", l'occasion de se faire naturaliser. Le livre s'ouvre ainsi sur le départ et aussi sur les pleurs et les appréhensions, car la plupart des hommes ne revenaient pas, devenant des absents, se réduisant à un souvenir lointain, à une image du passé.
Par ailleurs, l'écrivain raconte Alger de l'époque, La Casbah. Elle décrit une famille et ce quotidien qui, tantôt beau et paisible, tantôt triste et douloureux, rythme ses jours. Elle raconte notamment Fatima, cette jeune fille qui découvre la vie, apprend l'amour, connaît l'angoisse et la crainte de perdre Saïd, ce jeune homme qu'elle aime mais secrètement, sur le front. Tacitement, elle ne veut pas le perdre et refuse de l'oublier, même si la tradition la contraint à se marier avec un homme que son père lui a choisi, voire imposé, même si elle est devenue mère, même si elle aime sa nouvelle existence de femme mariée, même si elle aime son mari, certes pas comme Saïd, qui lui a tant apporté. Saïd, elle le porte dans son cœur, le fait vivre à travers ses pensées par le pouvoir de ses souvenirs.
Le temps de la douleur, paru aux éditions Barzakh pour El Djazaïr, une année de l'Algérie en France, c'est aussi l'histoire de Khalissa, cette femme à la beauté sublime mais qui porte malheur et traîne avec elle, là où elle va, les mauvais esprits, jette, là où elle passe, le mauvais sort, alors elle est crainte, voire exclue, par toutes les femmes du quartier, sauf par Fatima qui, se prenant d'affection pour ce personnage si doux, si attentif, fait d'elle une amie, une confidente.
Le temps de la douleur est un hommage rendu à la mémoire de ceux qui, en se sacrifiant pour la liberté et l'égalité, se sont inscrits dans l'Histoire.
j'admire trop Bahia kiared rien que pour ce livre , il est vraiment parfait .
benaouda youcef - etudiant - oran
12/05/2009 - 3300
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Posté Le : 23/03/2003
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Yacine Idjer
Source : www.liberte-algerie.com