Le Président Tebboune a opéré un large mouvement dans le corps des chefs de daïra. Un mouvement important puisque plus de 200 daïras ont changé de mains contre 23 chefs de daïra limogés. Cinquante-six (56) autres cadres de l'Administration locale ont été promus au grade de chef de daïra. Afin d'insuffler une «nouvelle dynamique» à la gestion des Collectivités locales en Algérie, le chef de l'Etat a voulu injecter du sang neuf dans les rouages de l'Administration locale, pas toujours bien huilés, ni à la hauteur des aspirations des citoyens.Selon le département de Brahim Merad, «cette mesure vise à insuffler une nouvelle dynamique à la gestion des Affaires locales, à travers la promotion du rôle des chefs de daïra dans le suivi, l'animation et la coordination du travail des communes et des différents services techniques de l'Etat». Selon la même source, «ce mouvement s'inscrit dans le cadre des mesures qui ont pour but la concrétisation effective et en temps réel des décisions des pouvoirs publics, conformément aux orientations du président de la République». Cela veut dire en clair que le premier responsable du pays n'est pas content du travail de nombre de responsables. Le limogeage du wali de Relizane se veut comme un message clair adressé par celui qui se trouve au sommet de la pyramide de l'Etat à tous subordonnés, qu'ils soient au niveau local ou central. «Faillite avérée dans leurs missions», «non-application des instructions du président de la République», «émission de faux rapports», les charges retenues contre le wali de Relizane sont sans appel. Présenté comme une courroie de transmission entre la wilaya et la commune, beaucoup s'interrogent sur le rôle de chef de daïra et sa place réelle au sein des collectivités locales. Théoriquement, le chef de daïra représente l'Etat dans la daïra et assure localement les missions de sécurité, de mise en ?uvre des politiques publiques, d'ingénierie de développement territorial, de conseil aux collectivités et d'animation des services déconcentrés de sa circonscription administrative. Mais c'est justement dans le domaine économique et celui de l'investissement que les chefs de daïra sont appelés à s'impliquer davantage. Vu par certains comme une simple «boîte aux lettres», un chef de daïra doit jouer un rôle clé dans l'animation des politiques publiques et assurer un accompagnement des communes dans l'accomplissement des missions qui leur sont dévolues. Qu'il soit wali, chef de daïra ou n'importe quel haut fonctionnaire de l'Etat, le temps de l'impunité est bel et bien révolu.
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Posté Le : 07/12/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com