Le temps d'une campagne algéroise

Rues d'Alger. Premier jour de campagne électorale. Effervescence «calme». Beaucoup plus de curiosité que d'intérêt devant les nombreux panneaux d'affichage restés étrangement blancs et vierges, si ce n'est quelques affiches FLNistes qui se disputent la place aux tags beaucoup plus créatifs en matière de slogans plus évocateurs.
«Qu'est-ce qu'il a à voir avec la politique, celui-là '», peste, interrogatif, un quinquagénaire au milieu d'un groupe de citoyens qui se sont attardés devant les panneaux pour «scruter» les noms et les visages de la seule liste affichée à la Grande Poste, celle du FLN, conduite par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président du Haut Conseil de la langue arabe.
«Il est poète !» s'exclame-t-il. D'autres curieux cherchent l'ex-épouse de Qaradhaoui. «Elle est en 4e position sur la liste», intervient un autre. Et la femme «curieuse» rappelle sa campagne qui allait partir :
«Elle est moche !», fait-elle remarquer. Fin de la première scène. Clap. 2e scène : 30 mètres plus loin, les militants et sympathisants de Jil Djadid de l'ex-chef du PRA, Sofiane Djillali, distribuent des «tracts». Programme, promesse, listes' tout y est. «Armi ! (Jette)», conseille un jeune au look hip hop à son compagnon qui venait de recevoir les fameux prospectus. Du côté «nouvelle génération»
(jil Djadid), on sourit, histoire de faire bonne mine au milieu des passants qui s'arrêtent l'espace d'une curiosité. «Bounedjma est aussi présent», ironise un jeune, la trentaine, qui semble au fait de la chose politique, en montrant du doigt une autre «ligne» de panneaux implantée plus bas avant de finir : «On en aura pour nos yeux et nos oreilles !» Les panneaux restent étrangement vides. Blancs. Vierges. Il y a encore à entendre et à voir pendant 20 jours supplémentaires. D'autres places, d'autres actes.