Algérie

Le temps d'un mépris



Encore une fois, l'émission hebdomadaire « Adhoua ala el baladiate » (Lumières sur les communes) diffusée sur les ondes de la radio El Bahdja vient d'essuyer un pied de nez. Vendredi dernier, le cheikh el baladia de Bourouba n'a jugé ni bon ni utile d'être l'hôte de l'animateur. Pourtant, notre commis de l'Etat a bien donné son accord quinze jours avant son passage sur le plateau. Mais n'est-ce pas que « le pire péché envers nos semblables, ce n'est pas de les haïr, mais de les traiter avec indifférence ; c'est là l'essence de l'inhumanité », pour reprendre à juste titre George Bernard Shaw. Ni le cheikh el baladia ni son alter ego n'ont daigné, l'espace d'une heure, venir répondre aux arias de ceux qui les ont élus. Il y a un peu plus d'un mois, le maire de Rahmania, dont les deux tiers du bureau exécutif viennent de lui signifier un retrait de confiance, n'a trouvé lui aussi ni l'espace ni le temps pour venir s'exprimer et éclairer la lanterne de l'auditoire un vendredi, jour de bon Samaritain, croit-on savoir. Notre édile n'aime pas se mettre sous les feux de la rampe, encore moins être dérangé.Il n'a pas aussi de temps à perdre devant le micro de la radio ni d'heure à consacrer aux griefs portés par sa communauté ! Peut-être aussi qu'il n'avait pas de menue monnaie à offrir aux pauvres administrés. Ceux-là mêmes qui l'agacent alors qu'il est bien tapi dans son bureau' Bizarre quand même, lorsque le premier magistrat de la commune, propulsé grâce aux voix de ceux qu'il a courtisés pendant la campagne, leur tourne le dos. A dire vrai, programmer des invités sur un plateau, de surcroît des « hommes publics » susceptibles de donner un rai de lumière sur leur plan d'action, faire montre d'une once de courage pour effacer les zones d'ombre et les doutes pesant sur leur gestion, rassurer si besoin est la communauté sur les projets en suspens et à venir, n'est pas une sinécure. Dans la foulée, l'on se rappelle lors de la dernière mandature communale que pas moins de 700 élus au niveau de l'ensemble des 1541 baladia que compte le territoire ont eu des démêlés avec la justice pour des charges retenues contre eux, dont la mauvaise gestion de la chose publique et le détournement de deniers publics, à travers l'octroi de projets en porte-à-faux avec la réglementation des marchés publics. On sait aussi que nombre de communes, hormis les services de l'étal civil, sont paralysées depuis les élections locales de novembre 2007, comme La Casbah dont le bureau exécutif n'a pas tenu encore de plénière. Depuis, nombre de baladiate font du surplace en attendant le nouveau projet de code de commune et de wilaya qui peine à voir le jour.


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