Algérie

Le temps d'agir



Les manifestations violentes du terrorisme intégriste imposent une communication des temps de crise pour conforter une opinion publique souvent désemparée. Le silence ou au contraire des discours triomphalistes ne constituent pas forcément des parades pertinentes. C?est une bataille et davantage encore une guerre qui est opposable à des réseaux dont les entreprises de destruction et de mort trouvent des relais au niveau de divers canaux de télévision, dont la chaîne Al Jazeera qui s?illustre particulièrement sur ce registre. Face à des stratégies de déstabilisation de grande envergure et qui revêtent des formes aussi meurtrières que le double attentat du 11 avril dernier à Alger, la langue de bois n?a plus d?incidence. C?est en cela toute la problématique de la communication officielle qui s?en trouve posée à l?aune du principe qui dispose que gouverner, c?est prévoir. A un tel niveau, le déficit de communication ajoute encore au sentiment de désarroi de populations fondées à voir les autorités du pays restituer la vérité de l?état des lieux. Autrement, la tentation est toujours forte, et c?est un réflexe qui dépasse la simple curiosité morbide, de chercher cette vérité dans la bouche des autres. Il est manifeste que nombre de chaînes de télévision ne sont pas dénuées d?arrière-pensées pernicieuses à l?égard de l?Algérie et ne s?embarrassent pas pour montrer les images les plus insoutenables, d?aucune règle éthique ou morale. Les enjeux de la communication officielle passent aussi par l?introduction, au sein des institutions internationales compétentes, de ces véritables dérives qui sont des agressions concomitantes de celles du terrorisme armé. Personne ne peut croire qu?une chaîne comme Al Jazeera est réellement motivée par un souci de professionnalisme lorsqu?elle diffuse, avec une rapidité suspecte, les communiqués de revendication des organisations terroristes. Devant de tels tirs groupés, il n?est pas du tout évident que la meilleure posture à adopter soit celle de se taire et de laisser, du coup, le terrain libre aux déchaînements médiatiques orchestrés par des canaux qui n?hésitent pas à recourir à la surenchère dans la désinformation. D?un autre côté, le déficit de communication officielle fait le lit de la rumeur dont les effets sont toujours dévastateurs après un choc traumatique, et il se trouve que c?est à ce moment-là que les nouvelles les plus démesurées sont lancées par des milieux dont il ne fait pas de doute qu?ils assurent le suivi des actes terroristes pour atteindre encore plus le moral des populations. Dans de telles conditions, il n?est pas possible de faire comme si de rien n?était et de se confiner dans un mutisme totalement improductif. Parce que même ceux qui se prétendent des amis, à l?image de l?ambassadeur des Etats-Unis à Alger, ne veulent pas que du bien au pays lorsque, dans l?exacte foulée des attentats terroristes, ils y vont de leur travail de sape. Ce sont dans tous les cas de figure des situations qu?on ne peut laisser passer sans réagir, sans agir, à plus forte raison dans l?exercice des responsabilités.


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