Algérie

Le télécommandeur des croyants



Finalement, et d?après les propos du résident Abdelaziz Belkhadem, on se dit que le président Abdelaziz Bouteflika a bien fait de tomber malade en ce moment, malgré le froid et les attaques bactériennes massives. « Il gère le pays à distance », a expliqué le secrétaire du FLN, inaugurant par là le principe de la télécommande universelle appliquée à la gestion politique. Si l?information a de quoi apaiser les esprits dans un pays où les loups à visage humain sont tapis derrière chaque porte institutionnelle, prêts à bondir sur chaque parcelle de pouvoir vacant, on ne peut s?empêcher d?imaginer le cas où le Président soit tombé malade pendant une autre période. Une période plus active, comme avant sa réélection, avant la campagne pour le référendum, avant le référendum, avant ses résultats, avant les guerres intestines au FLN, les féroces batailles de représentativité entre les partis de la coalition et les complots des différentes ailes du pouvoir, civiles, militaires et militaro-civiles. Heureusement, le Président a réussi à garder la forme jusqu?au bout et c?est ainsi que le samedi 26 novembre, soit le jour exact de la proclamation des résultats des dernières élections de l?année, le toujours très difficile scrutin kabyle, le Président prenait un vol pour Paris afin d?être hospitalisé, selon les conventions internationales en usage. De cette trop parfaite coïncidence, la question se pose : le Président est-il tombé malade de satisfaction, après l?ardue normalisation de la Kabylie et son système immunitaire a-t-il lâché d?un seul coup après avoir résisté à toute la tension nécessaire pour gérer ces processus difficiles ? Ou, au contraire, le Président a-t-il résisté à sa maladie en la cachant à son entourage pour ne partir que le jour de la proclamation du dernier scrutin de l?année, compliquant ainsi gravement sa maladie ? En d?autres termes, les Algériens, plus particulièrement les Kabyles, l?auraient définitivement rendu malade. Pays cruel qu?est l?Algérie : quand on est malade, on vous dépossède. Quand on ne l?est pas, on vous rend malade pour vous déposséder.


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