Algérie

Le technocrate Mehdi Djomaâ désigné Premier ministre



Le technocrate Mehdi Djomaâ désigné Premier ministre
Bien qu'il demeure encore long à atteindre, la Tunisie voit, enfin, le bout du tunnel, dans lequel elle s'est engouffrée au lendemain de l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi. Plus de deux mois d'âpres négociations, sur fond d'une grave crise politique menaçant l'unité et la sécurité du pays, les principaux partis politiques sont parvenus, samedi dernier, à se mettre d'accord sur le nom du successeur de l'actuel Premier ministre Al Laârayedh, et ce, malgré le rejet d'une partie de l'opposition, en particulier le mouvement Nidaâ Tounès, qui a boycotté la séance de vote. C'est donc ? et ce n'était pas une surprise en soi ? au sein du cabinet de ce dernier que l'heureux élu fut choisi : le ministre de l'Industrie, Mehdi Djomaâ. L'annonce a été faite par le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), principal médiateur lors des pourparlers, Hocine Abassi, au sortir d'une réunion qui a regroupé les responsables d'Ennahda, parti au pouvoir, leurs alliés, Ettakatol et le Conseil pour la République (CPR), avec les représentants de l'opposition. « Notre peuple a beaucoup attendu, mais malgré les difficultés et les entraves (...), le dialogue n'a pas échoué », s'est félicité le patron de l'UGTT. La tâche n'est, évidemment, pas aisée pour ce haut responsable qui devrait former son cabinet apolitique dans les quinze prochains jours, en vertu d'une feuille de route signée en octobre par les principaux protagonistes. Il aura également la mission de mener le pays vers des élections que la classe politique espère voir organisées dès l'année 2014. Sans parler de la situation sécuritaire qui s'est largement dégradée ces derniers mois. Ainsi, M. Djomaâ devrait faire face à la mouvance djihadiste, soupçonnée d'être derrière ces violences. En l'absence d'un large consensus, le futur Premier ministre devrait faire avec une éventuelle protestation de la part du parti de Caïd Bédji Essebsi. Certains de ses membres estiment que ce « vote sans consensus met à nu les islamistes d'Ennahda qui ne comptent pas abandonner le pouvoir ». « Le travail de plusieurs semaines a abouti à un résultat négatif, la troïka (coalition au pouvoir dominée par les islamistes d'Ennahda) a répété ses erreurs et a choisi un ministre du gouvernement sortant », a déclaré le porte-parole de ce parti de la gauche libérale, Rédha Belhaj, non sans pointer du doigt la sympathie du futur Premier ministre à l'égard d'Ennahda. En tout cas, l'accueil, bien que prudent, est néanmoins positif. Le patron d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a qualifié ce choix de « succès pour la démocratie en Tunisie (...), le premier pays à avoir connu une révolution et qui sera la première à être un modèle de démocratie ». Mehdi Djomaâ, relativement inconnu du grand public, est un ingénieur sans appartenance partisane déclarée, diplômé de l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis en 1988 et titulaire d'un diplôme supérieur en mécanique.




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