Algérie

Le Tchad refuse un retour des mercenaires en Libye



En proie à une insécurité grandissante depuis plusieurs années, la région du Sahel est désormais confrontée à de cruelles incertitudes, depuis l'annonce du retrait graduelle de l'opération française Barkhane à laquelle vient de se greffer le retrait de la moitié du contingent tchadien affecté, voici moins d'un an, à la force du G5 Sahel. C'est dans la région du Liptako-Gourma, également appelée région des «trois frontières», en ce sens qu'elle relie le Mali, le Niger et le Burkina Faso, les pays les plus lourdement affectés par les exactions des groupes terroristes, que les défis risquent de devenir rapidement incontrôlables, toute la stratégie de lutte antiterroriste étant appelée à être reconsidérée pour l'ensemble du Sahel si l'on veut pouvoir faire face à la montée exponentielle de la menace. Lors de la réunion en session extraordinaire, lundi dernier, des ministres de la Défense des cinq pays membres de la force du G5 Sahel (Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso et Mauritanie), il a été fortement question des nouveaux enjeux et de l'impératif d'une nouvelle stratégie pour pouvoir faire face à la pression sans cesse plus forte des groupes terroristes dans la région sahélienne, d'autant que les factions extrémistes des «trois frontières» semblent avoir des contacts avec les groupes nigérians Boko Haram et l'Iswap qui sévissent, quant à eux, dans la région du lac Tchad, tout en cherchant à se propager au-delà.Au cours de cette rencontre présidée par le ministre tchadien de la Défense qui avait justifié précédemment la réduction du contingent tchadien au sein de la force du G5 Sahel, les discussions ont ainsi porté essentiellement sur «la nouvelle dimension» de la lutte commune contre la montée en puissance des groupes terroristes dans l'ensemble de la région.
Une fois de plus, l'accent a été mis sur les efforts nécessaires à entreprendre pour à la fois renforcer les moyens humains et matériels des troupes engagées dans cette lutte et parvenir à une coopération et une interaction soutenue afin de gagner en efficacité dans la riposte organisée face aux activités terroristes, notamment dans la zone des «trois- frontières».
Le Tchad qui fournit le plus gros des moyens militaires a plaidé, à cette occasion, pour une contribution plus conséquente des autres pays du G5 Sahel de même qu'il a été question d'une participation accrue de l'ensemble des populations du Sahel à leur propre sécurité afin de contrecarrer les méthodes aussi barbares que soudaines des mouvements terroristes, habitués à attaquer par surprise puis à disparaître dans la nature. Annoncée par le président français, Emmanuel Macron, en juin dernier, la réduction progressive de la force Barkhane, appelée à céder la place à une force européenne Takuba, plus modeste dans ses moyens comme dans ses ambitions, a été confirmée le mois dernier, avec le maintien de la moitié de l'effectif (2500 militaires sur 5300 que compte Barkhane) à compter de la fin 2021. Avec ce processus, il est prévu la fermeture définitive des postes de Kidal, Tombouctou et Tessalit, au Mali. En outre, les pays membres du G5 Sahel n'ont pas manqué d'évoquer la situation en Libye, conduisant le Tchad à refuser catégoriquement un retour au pays des rebelles tchadiens, utilisés comme mercenaires par le maréchal Haftar, ce qui ne manquera pas de compliquer davantage l'équation sécuritaire dans l'ensemble de la région.


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