Algérie

Le taux réel avoisinerait les 30% POLEMIQUE AUTOUR DU CHÔMAGE EN ALGERIE



Le taux réel avoisinerait les 30% POLEMIQUE AUTOUR DU CHÔMAGE EN ALGERIE
Il est superflu de prendre pour argent comptant les chiffres du FMI et de la Banque mondiale.
Les chiffres de Tayeb Louh ayant trait au taux de chômage sont qualifiés d'«euphoriques», par les analystes. Devant la réalité têtue, on ne peut qu' être sceptique sur les chiffres ronds et «fictifs» servis par le département du travail. Face à la montée en flèche des manifestations de chômeurs à travers plus d'une vingtaine de wilayas au Sud, également dans celles du Nord, aucun chiffre «démagogique» ne pourra résister, soulignent de nombreux observateurs. Même l'ONS a reconnu à travers son directeur général, «le manque de coordination entre une foultitude de sources administratives et l'Office national des statistiques».
Cette absence de cohérence a donné naissance à une véritable cacophonie, selon l'expert Abderrahmane Mebtoul. L'ONS transforme des données foisonnantes microéconomiques des administrations et des entreprises en résultat typique sur la plan macro-économique, explique-t-il. Cela donne des résultats au niveau global qui ne reflètent absolument pas la réalité du terrain. Les bases de sondage, souligne-t-il, «sont différentes d'un organisme à l'autre, aboutissant à des références biaisées et du coup aux résultats dont le moins que l'on puisse dire, contradictoires avec la réalité». Non seulement que «les méthodes d'enquête et de sondage ne sont pas uniformisées mais il y a aussi le monopole et la rétention de l'information», a-t-on constaté.
Il est superflu de prendre pour argent comptant les chiffres du FMI et de la Banque mondiale, car affirme-t-il «ces institutions internationales se bornent tout au plus à reprendre les données recueillies et transmises par le gouvernement algérien». La reprise de ces données s'explique probablement au yeux de M.Mebtoul par une espèce de renvoi de l'ascenseur suite à un récent prêt qui lui a été accordé à un taux d'intérêt presque nul de 0,08%. Une analyse unifiée est nécessaire, pour prendre la pleine mesure des problèmes d'emploi, a-t-il conclu. Par ailleurs, Tayeb Louh ne rate jamais une occasion de rappeler que le taux de chômage ne dépassait pas les 10% durant l'année 2012. Le ministre appuie ses dires par le fait que les statistiques n'émanent pas du ministère de l'Emploi, mais des institutions indépendantes, à l'image de l'ONS (Office national des statistiques) et même du FMI (Fonds monétaire international). Ainsi, il se targue des prévisions de cette dernière institution (FMI) prévoyant un taux de chômage ne dépassant pas les 9,3% durant l'année 2013.
Dans ce contexte, Abdelmalek Sarraï a mis le doigt sur «la méthode de calcul du taux de chômage en Algérie qui ne répond pas au normes internationales». Ceux qui sont embauchés pour «une journée, une semaine, les employés saisonniers, les bénéficiaires des contrats de pré-emploi et filet social sont comptabilisés comme salariés, pour réduire le taux de chômage», signifie-t-il. Si on applique le système de calcul aux normes universelles, le taux de chômage, comme celui donné par certains organismes internationaux, sera situé entre 23 et 30%, affirme-t-il. Le taux de chômage indiqué par le FMI est donné «en fonction et de la méthode de calcul proprement algérienne et les données fournies par le gouvernement», confirme-t-il encore.


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