Algérie

Le taux de mortalité des entreprises inquiète les économistes



Le taux de mortalité des entreprises inquiète les économistes
Le rythme de création d'entreprises en Algérie stagne et le taux de mortalité des PME inquiète les économistes algériens qui appellent à étudier en profondeur les facteurs provoquant le dépôt de bilan.Plusieurs théories sont avancées pour expliquer le phénomène, alors que le gouvernement a mis en place, depuis 2011 en moins, une panoplie de mesures incitatives visant à encourager l'investissement des jeunes. Le taux de mortalité des entreprises en Algérie est évalué à 30% par les plus pessimistes.Pour le professeur en économie à l'université d'Oran, M. Ahmed Bouyacoub, il s'agit d'une réelle «peur» de s'agrandir pour les petites et moyennes en entreprises. Il y a lieu de signaler que le tissu économique algérien est composé à hauteur de 90% de TPE (très petites entreprises) selon certains économistes. Pour le centre national du registre de commerce (CNRC), 91,5% des entreprises en 2013 ont été créées par des personnes physiques. Selon le professeur Bouyacoub, les facteurs contraignant les PME à déposer le bilan doivent être étudiés et analysées de manière «approfondie» afin de remédier à cette situation.Le directeur du Laboratoire de recherches en économie et gestion des entreprises (LAREGE) a relevé que malgré tous les encouragements et les facilitations accordées par l'Etat à travers divers mécanismes, «le taux de création des PME est en baisse et celui de leur mortalité est en croissance».Selon lui, «plusieurs entreprises, créées il y a dix ans, n'existent plus d'où la nécessité de s'interroger sur les raisons ayant amené les opérateurs économiques à créer des entreprises pour disparaître par la suite». Certains observateurs estiment que les investissements sont conjoncturels pour une grande majorité des PME. Il s'agit d'opportunisme selon les créneaux porteurs, estime-t-on. Mais il existe des facteurs d'ordre bureaucratiques d'une part, et d'autres concernant les compétences managériales ou les raisons des projets.Dans ce sens, M. Bouyacoub a recommandé que les wilayas soient évaluées sur le taux de création et d'innovation, ajoutant que celles-ci devraient être aussi évaluées sur tous ce qu'elles entreprennent pour inciter à l'investissement.Il a fait observer que les chercheurs ignoraient le taux de chômage par wilaya, estimant que l'investissement au niveau local demeurait un créneau permettant au pays de se développer et de créer de l'emploi. Selon l'APS, M. Bouyacoub a mené, dans le cadre d'une étude, une enquête de terrain ayant porté sur un échantillon de 219 PME à Oran.Cette étude lui a permis de constater que ces PME souffrent d'une «insuffisance de capital humain en matière de disponibilité et de niveau de qualification». Les PME, dans leur majorité, restent «volontairement locales et refusent la croissance dans leur secteur», a-t-il relevé, soulignant qu'une grande partie des entrepreneurs «diversifient fortement leurs activités, en sortant volontairement de leur métier principal et en restant petits ou moyens dans toutes ces activités».«Il y a un syndrome de ?la peur de la grande taille' qui n'est dépassé que par un très petit nombre de PME, qui restent principalement familiales», a-t-il ajouté, considérant que cette démarche ne permettait pas une véritable croissance de ces entreprises.La part de la bureaucratieLes banques sont très strictesDans le même sens, l'intervenant a relevé que les banques de la place «sont très strictes dans l'application des règles prudentielles». De ce fait, «elles ne prennent pas de risques pour le financement des entreprises naissantes (moins de 42 mois), préférant ainsi opérer avec des entités plus matures et plus connues», a-t-il ajouté. Le fait qu'une grande partie des PME algériennes sont des entreprises familiales et créées sur des fonds propres constitue un autre obstacle pour l'accès au financement, selon M. Maliki. Face à ce constat, le jeune chercheur a préconisé «la distinction entre le financement au démarrage et à la croissance des entreprises». Il a également recommandé aux banques publiques de diversifier leurs offres de financement au profit des entreprises en croissance. M. Maliki a, en outre, proposé le renforcement de l'implication des banques dans l'expertise financière et l'élaboration des business plan des nouvelles PME.R. Benchikh




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