Algérie

Le tapis étale ses charmes



Elle se tient depuis jeudi 9 jusqu'à lundi 13 du mois d'août au niveau du mythique village Aït Hichem situé dans la commune d'Aït Yahia perchée sur les cimes du Djurdjura.Cette fête qui est, cette année, à sa 11ème édition est organisée par l'association des tisseuses du village en collaboration avec l'Assemblée populaire de wilaya, la direction de la culture, les autorités locales, commune et daïra mais surtout avec la participation légendaire de tous les citoyens de ce village connu au niveau international.
L'ouverture de la manifestation a été grandiose avec un couscous gracieusement offert par les villageois à leurs invités. Des invités très nombreux et aussi très heureux de se trouver dans un endroit aussi féerique qui côtoie les cimes d'une légendaire montagne. L'organisation était parfaite avec une expérience acquise par les organisateurs à leur tête la présidente de l'association des femmes tisseuses. Jeudi, c'tait une journée agréable à Aït Hichem. Et tout indique qu'il en sera ainsi jusqu'à lundi prochain. Pour la manifestation, le programme mis en place est très riche. Il est aux couleurs du tapis local avec sa beauté éclatante faite surtout de couleurs vives. Au niveau de l'école du village où se tiennent les expositions, plus d'une trentaine de stands ont été réservés aux invités artisans venus d'une quinzaine de wilayas d'Algérie. Les organisateurs n'ont, également pas, oublié de mettre au profit des invités une série de conférences et de communications touchant à divers aspect de la tapisserie et son rôle économique.
En ces journées de fête, il convient de rappeler la mémoire d'une grande dame que le village vient de perdre. Mme Aït Ouazou, Nna Djazzira, comme l'appellent affectueusement les gens dans cette contrée. Ce fut l'une des dernières femmes qui ont fréquenté la mythique école de tissage du village en 1933. Nna Djazzira a été honorée déjà en ces années, par la direction de l'école comme meilleure ouvrière tisseuse. Aujourd'hui, l'histoire du village Aït Hichem se confond avec celle de Mme Aït Ouazou et d'autres dames qui sont toutes parties en léguant aux générations actuelles et futures une richesse inestimable qu'est le métier de la tapisserie.
L'occasion est également propice pour lancer des réflexions sur les voies et moyens d'intégrer et de donner toute sa place à ce métier sur le plan économique. Placer ce produit mythique et très connu d'ailleurs, sur les places marchandes internationales n'est pas si difficile. L'essentiel est déjà accompli par les tisseuses à savoir donner une renommée mondiale au tapis d'Aït Hichem. Il ne reste plus que quelques détails techniques. Une mission qui incombe aux responsables locaux des domaines concernés. Premièrement, il convient avant tout de répondre aux doléances des tisseuses qui n'arrêtent pas depuis quelques années de lancer des cris.
Premièrement, celles-ci réclament un véritable centre d'estampillage du tapis. C'est en quelque sorte une condition indiscutable au niveau international pour intégrer le tapis sur les circuits commerciaux internationaux. C'est une forme de labellisation qui lui donnera une image spécifique telle que les autres marques. L'autre problème soulevé par les tisseuses, le manque de matière première qui est la laine. Pour ce dernier point, les experts estiment que sa disponibilité dans les wilayas des steppes algériennes est une opportunité et non un problème. Laghouat ou autres wilayas sont des régions d'Algérie et y acheter la laine ne pose aucun problème. Le problème, ajoutent-ils, se serait posé s'il fallait l'importer de l'étranger.
Enfin, notons que pour l'instant, le vrai problème n'est pas de passer à l'exportation mais surtout en urgence de créer des marchés en Algérie pour le produit de l'artisanat. D'autres spécialistes souhaitent que les prochaines éditions de cette fête et d'autres prennent en compte l'aspect économique en permettant à l'exposant qui vient de vendre le maximum de ses produits. Et pour ce faire, ces derniers préconisent d'utiliser l'intercommunalité consacrée dans la loi algérienne en organisant ses manifestations en partenariat. en cette période estivale, les exposants qui viennent ne trouveront pas meilleur site pour vendre leurs produits que Tigzirt ou Azeffoun où affluent des millions de visiteurs. Les organisateurs peuvent en effet très bien faire profiter les artisans de ce grand potentiel d'acheteurs tout en gardant l'authenticité de la fête et son nom. Des chapiteaux à Azeffoun et Tigzirt pour les exposants de la fête du tapis d'Ait Hichem ou de la poterie de Maâtkas n'enlève rien à l'image et au nom. Bien au contraire.


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