Algérie

Le talon d'Achille du football algérien


Le Bureau fédéral n'a pas manqué, dans son communiqué sanctionnant sa réunion du 11 décembre 2011, de déplorer que «la formation au niveau des clubs demeure inexistante». Ce constat, récurrent du reste, ne fait pas avancer la réflexion sur ce sujet capital pour l'avenir du football algérien. Les échecs répétés de nos jeunes dans les compétitions internationales traduisent parfaitement leur faiblesse de niveau par rapport à  leurs adversaires. Il en est ainsi depuis des lustres, parce que la formation a rarement été sérieusement prise en charge. On peut mettre des moyens financiers faramineux dans la préparation d'une sélection de jeunes, par rapport à  un événement, le résultat final sera le même. C'est-à-dire l'échec renouvelé. Alors que sous d'autres cieux les jeunes tendent de plus en plus vers la vraie performance, en Algérie on s'obstine à  maintenir le (mauvais) cap et reproduire les mêmes erreurs. Le schéma de la formation, tel qu'il est conçu, mènera toujours droit au mur. Il pèche dans ce qui est essentiel à  ce niveau, c'est-à-dire la qualité de la formation. Les clubs, confrontés à  de multiples difficultés qu'ils ne maîtrisent pas, ont totalement démissionné dans ce domaine. C'est cette fracture entre leur devoir et la réalité de leur vie quotidienne qui creuse, de jour en jour, la tombe du football algérien. Il en sera ainsi tant qu'aucune politique sérieuse ne sera élaborée en direction des jeunes. Le thème de formation a été tellement galvaudé que le tout-venant s'est infiltré dans le circuit pour polluer davantage un segment névralgique du développement du ballon rond. Si la formation reste confinée dans sa configuration (archaïque) actuelle, rien ne changera au sort funeste réservé aux jeunes, même si des milliards de dinars sont dépensés dans les regroupements, déplacements et matches de préparation de nos catégories de jeunes. La base du problème, c'est le travail et la formation des jeunes au niveau des clubs. On constate, malheureusement, que c'est justement à  ce niveau que rien n'est fait. A partir de là, il est facile de deviner la suite. Le Bureau fédéral a touché du doigt le point névralgique de cette problématique, en soulignant que «les jeunes joueurs, même talentueux, manquent de temps de jeu et n'arrivent pas au moment des échéances internationales à  atteindre le haut niveau». Sans vouloir apporter la contradiction à  la Fédération, il n'y a pas que cela (le manque de temps de jeu), comme le suggère l'instance du football. C'est plus profond. Il s'agit d'abord de la qualité de la formation et cela englobe tous les paramètres qui émargent, de près et de loin, à  cette question de base du football. Chez nous, les jeunes ne s'entraînent pas comme l'exigent les normes du haut niveau. A titre comparatif avec un pays européen dont le football se situe au second plan de la hiérarchie du football du Vieux Continent, un enfant de 13 ans (minimes) s'entraîne 4 fois par semaine, à  raison d'au moins une heure et demie à  deux heures par jour, plus le jour de la compétition. Cela fait au total cinq séances par semaine. Au bout d'une saison, il aura cumulé des centaines d'heures d'entraînement, de qualité et cela va s'en dire, alors qu'au même moment le jeune footballeur algérien aura effectué moins d'une centaine d'heures de gamme et dans quelles conditions ' La différence débute à  ce niveau. Plus on monte en âge et en catégorie, elle se creuse, se multiplie au point de larguer nos joueurs par rapport à  ceux qui s'entraînent plus. Ce déficit ne peut en aucune manière àªtre comblé dans le contexte général où évolue le football algérien. Ce dernier, et plus particulièrement la formation, est confronté à  un handicap majeur et véritable obstacle à  un travail de qualité au profit et en direction des jeunes, à  savoir l'insuffisance des terrains. C'est la source du problème.
Le trésor du Vatican ne viendra pas à  bout du problème de la formation en Algérie si on ne multiplie pas le nombre des terrains où les jeunes footballeurs viendront jeter les (solides) bases de leur future carrière. Seule une stratégie résolument tournée en direction des jeunes, avec des moyens infrastructurels, humains, pédagogiques, techniques, peut remettre sur les rails le football. Autrement, il ne s'en sortira jamais.
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