Algérie

Le talon d'Achille



Quels résultats de la politique de sanctions que les Occidentaux ont adoptée contre la Russie ' Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Europe et les Etats-Unis n'ont cessé de lancer batterie sur batterie de sanctions économiques contre la Russie, mais les effets de cette politique sont longs à se faire ressentir. Dans l'immédiat, c'est l'économie mondiale qui subit un sérieux coup des suites de ces sanctions, notamment l'embargo pétrolier progressif et la réduction drastique du gaz russe. Le monde est entré en récession économique au moment où l'économie mondiale se sentait pousser des ailes après l'amélioration de la situation pandémique, juste avant cette guerre en Ukraine. Pis, la crise de l'énergie n'a pas fini de livrer les points faibles de la politique de sanctions.L'énergie, c'est le talon d'Achille d'une Europe qui mise gros sur la force pour affaiblir la Russie. Car, si pour d'autres sanctions, l'Europe a les moyens de sa politique, comme celles qui touchent les produits de haute technologie, importés par la Russie à plus de 45% de pays européens et 21% des Etats-Unis, ou la perte d'accès aux marchés financiers et au commerce international, ainsi que l'exclusion de la Russie des grands réseaux internationaux de recherche, sur le plan énergétique on n'a pas d'autres armes que la « patience stratégique » et la « solidarité » entre Européens pour gérer la crise, qui va s'étaler sur le moyen terme, au bas mot. A cause de sa trop forte dépendance au pétrole et au gaz russe, l'Europe perd toute sa liberté de mouvement dans le cadre de ces sanctions. N'ayant plus les moyens de sa politique sur le plan énergétique, l'Europe cherche des appuis ailleurs, qui ne sont jamais sûrs et efficaces. Même si tous les pays producteurs de gaz s'unissent pour approvisionner l'Europe, ils n'arriveraient pas à combler le lourd déficit laissé par la Russie, qui alimente à hauteur de 40% les pays européens, sans parler du coût très cher du gaz importé sous forme de GNL, des Etats-Unis ou du Qatar, avant sa transformation. Le retour au charbon et aux centrales nucléaires est inévitable, au côté d'une transition énergétique en marche forcée, mais cela reste également assez loin d'une solution qui éviterait à l'Europe le recours à de pénibles restrictions de la consommation énergétique. Et à se retrouver otage de la politique énergétique d'autres parties qui n'ont rien à voir avec ces sanctions contre la Russie. Comment se fait-il que l'Europe et les Etats-Unis se permettent-ils de critiquer la dernière décision souveraine et unanime de l'Opep+, visant une drastique réduction de la production de pétrole ' Le souci des pays membres de l'Opep+, dont fait partie la Russie, est de garder l'équilibre du marché pétrolier, en ajustant leur production selon le simple principe économique de l'offre et la demande. On ne peut pas exiger d'eux de prendre des décisions au détriment des économies de leurs pays, comme par exemple ouvrir les vannes dans un contexte de récession ayant entraîné une forte baisse de la demande, et un dévissage des prix du baril. Et pourquoi ' Pour soutenir des sanctions contre la Russie sur lesquelles ils n'ont même pas été consultés ! Ne savent-ils pas que la Russie, à elle seule, en tant que deuxième producteur mondial de pétrole, peut porter le prix du baril à 300 dollars et plus en réduisant sa production de 2 millions barils/jour '


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)