Algérie

Le tableau de bord du Président



Installée avant-hier par Abdelmadjid Tebboune, l'inspection générale de la Présidence témoigne d'une volonté de combattre les tares que traîne l'administration à tous les niveaux de responsabilité. Ce nouvel organe, dont on appréciera la centralisation de l'action au sens où il ne rend compte qu'au président de la République, est certes, un outil de contrôle, de vérification et d'investigation, mais il traduit surtout le caractère rationnel de l'action du président Tebboune à la tête du pays.Le chef de l'Etat sait pertinemment que les mots et les intentions seuls ne font pas émerger des nations. Ne voulant certainement pas s'arrêter aux discours et sachant le poids des pesanteurs administratives, de la corruption et de la bureaucratie, Abdelmadjid Tebboune a compris toute l'utilité d'un nouvel organe qui met les commis de l'Etat devant leurs responsabilités. Il faut dire que le «court-circuit» qu'opère l'inspection de la Présidence dans la chaîne de commandement administrative est de nature à réveiller les réflexes d'autocontrôle. Et pour cause, personne, désormais, ne peut compter sur une hiérarchie peu regardante à la manière dont les projets avancent ou pas. Les imperfections dans la gestion, les réévaluations à répétition et l'usage détourné d'infrastructures ou autres, ne pourront plus passer sous le tapis. Et pour cause, il y a lieu de retenir dans le mode de fonctionnement de l'organe présidentiel, une mission d'investigation partant d'un constat de terrain et surtout un travail de proximité auprès des premiers concernés, à savoir les citoyens. Ce sont ces derniers qui seront les premiers alliés des enquêteurs de l'inspection générale de la Présidence.
C'est-à-dire que les fonctionnaires qui composeront l'organe de contrôle évolueront, le plus souvent, sur le terrain, pour confondre les responsables défaillants. Les explications bureaucratiques qui empilent des documents ne protègeront désormais, plus les administrations. Les rapports des contrôleurs du Président seront autrement plus proches de la réalité du terrain. Leur appréciation de l'action de l'administration civile à tous les niveaux de responsabilité couvre aussi l'application de la réglementation en vigueur. Il ne sera pas seulement question de ce qui n'a pas été fait, mais pourquoi et comment. L'action de l'inspection générale aura un rayon d'action très large. Elle touche à tous les aspects de la gestion des affaires publiques.
S'il y a un renseignement à tirer de la création de cet organe, c'est que le Président Tebboune donne au concept de Nouvelle Algérie un contenu concret. Ce n'est pas un slogan creux, mais une réalité en marche. Le chef de l'Etat, qui connaît l'administration locale et centrale pour y avoir fait toute sa carrière, contrairement à tous ses prédécesseurs à la tête du pays, doit parfaitement connaître tous les maillons de la chaîne administrative. Il sait où les blocages peuvent survenir et le poids incroyable des bâtons qu'on met dans les roues des bonnes volontés. Et s'il faut illustrer la connaissance qu'a le président de la République des rouages de l'administration, c'est bien son insistance à gérer personnellement le dossier des indemnisations des victimes des incendies de l'été dernier et de la reconstruction de ce qui a été détruit. L'opération a été un grand succès en raison d'une approche volontariste et fortement orientée contre les pesanteurs bureaucratiques.
Cela dit, il est objectivement impensable de voir le chef de l'Etat conduire personnellement toutes les opérations. Il reste que la détermination du Président Tebboune ne faiblit pas pour autant. La création d'un organe rattaché directement au palais d'El Mouradia, doté de larges prérogatives d'investigation et de contrôle direct, aura pour effet de pointer du doigt les imperfections de responsables incompétents ou corrompus et réparer au plus vite des situations qui, dans le cas d'un fonctionnement administratif normal, pourraient prendre des années sans connaître leurs épilogues.
La finalité de cet organe n'est certainement pas de «fliquer» les responsables locaux et centraux du pays, mais de traquer la corruption et l'incompétence. L'objectif politique du Président est de regagner la confiance que le citoyen a perdues, pour cause de mauvais comportements d'instances publiques. Dorénavant, ces dernières devront répondre de leurs erreurs sans délai. C'est exactement ce qu'attendent les Algériens de leur Etat. À travers le nouvel organe présidentiel, cela deviendra possible. C'est le sens profond que Abdelmadjid Tebboune veut donner à la Nouvelle Algérie. Celle-ci ne s'édifiera pas avec des slogans, mais avec des actes responsables. Dans l'approche du Président, il n'y a pas de place pour la naïveté.


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