Algérie

Le tabac tue 15.000 Algériens chaque année



En attendant la promulgation de la nouvelle loi plus restrictive pour les fumeurs, le tabac continue à tuer en Algérie. 15.000 personnes meurent chaque année à cause du tabac et 90 % des cancers du poumon sont provoqués suite à la consommation de ce produit. Lors d'une rencontre organisée jeudi à Blida par l'association « El Badr » d'aide aux malades atteints du cancer, les experts en la matière ont de nouveau tiré la sonnette d'alarme sur les risques du tabac. Selon le professeur Nafti, chef de service de pneumologie à la clinique des maladies respiratoires du CHU Mustapha d'Alger, cité par l'APS, le cancer demeure la première maladie liée au tabac et la deuxième cause de mortalité dans le monde. Le risque de cancer bronchique attribuable au tabagisme est estimé entre 80 à 90 % de cas, précisent ces experts, qui avertissent que les variations de la mortalité par cancer bronchique dans la population générale sont «très clairement liées à la consommation de cigarettes dans les deux décennies qui précèdent». S'agissant du risque cardiovasculaire du tabagisme, les participants ont révélé que 27 % des fumeurs meurent par accident cardiovasculaire. Le phénomène du tabagisme ne touche pas uniquement les adultes, il s'étend aux jeunes également et notamment les enfants de moins de 12 ans. Une enquête sur la consommation du tabac chez les collégiens, réalisée sur un échantillon de 1.400 élèves par Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) en 2006, a révélé que 26 % des collégiens ont commencé à fumer avant l'âge de 10 ans. Le nombre de ces « enfants fumeurs est appelé à augmenter avec l'âge. Chez les lycéens, la situation est aussi inquiétante puisque l'enquête a démontré que parmi 2.664 lycéens sondés dans 20 lycées d'Alger, 39,5 % des garçons sont fumeurs contre 8,27 % de filles. Sur la quantité de tabac consommé, l'indice est au rouge avec une consommation entre dix cigarettes et un paquet par jour chez 50 % des garçons fumeurs. Les experts, présents à cette rencontre ont affirmé, d'autre part, que pour les enfants dont les mères ont fumé pendant leur grossesse et après la naissance, le tabac provoque un développement physique et intellectuel plus lent et se traduit, par conséquent, par une plus grande mortalité infantile. Les campagnes anti-tabac, menées, jusque-là, par le ministère de la Santé et par des associations n'ont pas encore réussi à renverser la vapeur et changer la tendance chez les fumeurs. La cigarette fait toujours des ravages. Les fumeurs passifs ne sont pas épargnés des risques du tabac. Au niveau mondial, la sonnette d'alarme est aussi tirée, et certains pays européens ont serré l'étau autour des accrocs de la cigarette en interdisant le tabac dans les cafés, les restaurants et les discothèques. Les statistiques sur les dangers de fumer sont révélateurs. Le tabac a tué 5 millions de personnes dans le monde en 2000. Ce chiffre a augmenté à 12 millions, selon une étude réalisée par Américan society, publiée en décembre 2007. Le professeur Nafti souligne dans ce cadre, en se référant à des statistiques de l'OMS, que le nombre de fumeurs a atteint dans le monde 1,2 milliard dont environ 650 millions finiront par mourir du tabagisme. En Algérie, la cigarette n'est pas encore bannie dans les lieux publics malgré la promulgation en l'an 2000 d'une loi anti-tabac. Une loi qui n'a pas eu d'effet puisque elle n'a pas été suivie. Pour plus d'efficacité dans la lutte conte le tabac, une nouvelle loi interdisant le tabac dans les lieux publics est en préparation et prévoit des sanctions plus sévères à l'encontre des fumeurs.
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