"Le tabac est la principale cause du cancer"

L'évolution du cancer dû principalement à la consommation du tabac suit la courbe démographique. Les spécialistes déplorent également la réapparition de maladies ayant disparu.Le nombre de cas de cancer bronchique est en train d'exploser. Le nombre de patients pris en charge est impressionnant, et "ce n'est qu'un début avec le nombre de fumeurs de tabac à prendre en charge dans le futur", déclare le Pr Lacheheb, médecin chef à l'EHU d'Oran, avant d'ajouter : "Il y a trente ans, on opérait un malade par mois. Aujourd'hui, c'est tous les jours, et cela malgré les cinq centres de chirurgie thoracique au lieu de trois, il y a quelques années. Ce constat est national." Même la tuberculose n'a pas disparu. En effet, plusieurs cas de cette maladie qu'on croyait disparue ont été enregistrés ces dernières années.Ce premier congrès international, effort de la Société algérienne de chirurgie thoracique agréée dont le siège est à l'EHU d'Oran, a pour objectif de vulgariser les nouvelles techniques mais aussi la formation pour tous les résidents et praticiens algériens."Pour ce premier congrès, nous avons invité des spécialistes de France, du Maroc, de Tunisie et tous nos collègues algériens en rapport avec le thème : ?Le cancer bronchique', qui est un problème majeur de santé publique", déclare le président de la société algérienne, le Pr Lacheheb.En fait, ce congrès vise l'intérêt de la population algérienne qui, rappelons-le, est de 40 millions d'habitants et où le tabagisme (actif ou passif) est un vrai fléau.Pour faire face à ce fléau, sont préconisés des conseils tels que "la lutte contre le tabagisme, le suivi des traitements et la sensibilisation auprès des jeunes qui restent indispensables. Cette rencontre permet de profiter de l'expérience étrangère", confie un jeune participant.Cependant, les cinq centres de chirurgie thoracique sont insuffisants (deux à Alger, un à Tizi Ouzou, un à Constantine et le cinquième à Oran). "Nous avons des malades qui viennent de Tindouf et d'autres villes du Sud, et ce n'est pas évident pour le malade. La proximité du centre est importante, d'où la nécessité d'en ouvrir d'autres à travers le pays", suggère notre interlocuteur.Notons que plusieurs interventions sont programmées, dont celle sur l'historique de la chirurgie thoracique en Algérie, le cancer bronchique et chirurgie vidéo assistée, métastases du cancer bronchique non à petites cellules, la mission du pharmacien dans une structure hospitalière et lobectomie par thorascopie vidéo assistée présentée par C. Marty-Ané de Montpellier, France.NOUREDDINE BENABBOU