Algérie

«Le tabac est la première cause de la BPCO» Pr Samya Taghit* au Midi Libre


«Le tabac est la première cause de la BPCO»                                    Pr Samya Taghit* au Midi Libre
Lors de la Journée mondiale de la BPCO, les spécialistes ont mis en exergue à la fois les résultats alarmants de l'enquête épidémiologique menée et les efforts engagés pour le sevrage concomitant à la prise en charge de médicaments. A cette occasion, nous avons rencontré le Pr SamyaTaghit qui nous parle de la BPCO, cette maladie qui est mortelle à terme et invalidante pour le moins.
Lors de la Journée mondiale de la BPCO, les spécialistes ont mis en exergue à la fois les résultats alarmants de l'enquête épidémiologique menée et les efforts engagés pour le sevrage concomitant à la prise en charge de médicaments. A cette occasion, nous avons rencontré le Pr SamyaTaghit qui nous parle de la BPCO, cette maladie qui est mortelle à terme et invalidante pour le moins.
Midi Libre : Qu'est-ce que la BPCO '
Pr S. Taghit : La BPCO est l'abréviation de bronchopneumopathie chronique obstructive. C'est une pathologie qui entraîne une obstruction des bronches mais pas seulement, car cette maladie a des répercussions en dehors de l'appareil respiratoire. On dit maintenant que c'est une maladie multi-systémique puisqu'elle entraîne des effets sur les muscles d'ordre métabolique tels que le c'ur, etc. Cela dit, la BPCO n'est plus considérée comme maladie respiratoire mais comme une maladie générale.
Est-ce une maladie grave '
Tout à fait, car malheureusement, elle est sous-estimée en Algérie et de par le monde je crois qu'il est important d'en parler. C'est vrai qu'il y a d'autres pathologies importantes comme le diabète... mais la BPCO est un problème majeur de santé publique qu'il faudra prendre au sérieux. Aussi, il faut en parler constamment parce qu'elle interfère sur d'autres pathologies et donc, il est grand temps de s'en occuper.
Comment évolue la maladie '
Il faut savoir qu'il y a plusieurs stades dans la maladie ; cela va du stade léger au plus sévère. Evidemment, plus elle est sévère, plus les répercussions sont importantes. Ainsi, elle peut être grave en ce sens que les malades à un certain moment dans leur vie quotidienne ne peuvent pas avoir une activité normale ; leur activité se rétrécie c'est-à-dire très limitée au point de ne plus pouvoir sortir de la maison, et sur le plan thérapeutique, jusqu'à avoir besoin d'oxygène en permanence.
Quelles en sont les causes de cette maladie '
La causes essentielle qui est pointée du doigt c'est le tabac ; premier facteur à être mis en cause. Bien sûr, il y a d'autres facteurs tels que l'utilisation du narguilé, la pollution atmosphérique....
Peut-on connaître le nombre de personnes atteintes en Algérie '
Selon les chiffres, 5% de la population souffrent de cette maladie, et le nombre va en grandissant, car la consommation du tabac est élevée et ses conséquences on ne les mesure pas immédiatement mais à moyen terme et malheureusement parfois c'est irréversible. Ce qui est encore plus dramatique c'est qu'il faut s'attendre à une explosion de la maladie dans les années à venir. Si on ne prend pas des mesures préventives, la situation se compliquera davantage et j'ignore si on pourra y faire face.
Que voulez-vous dire par mesures préventives '
Il ne faut pas «fabriquer» des malades, il faut dissuader les gens de fumer parce c'est le tabac qui est la première cause de cette maladie. Pour ceci, il faut agir contre ce fléau d'une manière globale, c'est-à-dire prendre à la fois les mesures collectives et individuelles. Il est temps d'interdir de fumer dans les lieux publics et en milieu professionnel. Il faudrait aussi prendre en charge les fumeurs pour les sevrer. Par exemple, n'importe quel patient qui passe dans une salle de consultation, quel que soit le motif de sa consultation, doit être interrogé et être encouragé à arrêter le tabac le cas échéant.
Quels sont les traitements préconisés pour la prise en charge des personnes atteintes de BPCO '
Lorsque la personne est malade, il y a différents moyens, médicamenteux et non médicamenteux, pour y faire face. Pour la première catégorie, ce sont les dilatateurs, les corticoïdes, etc., quant aux moyens non médicamenteux, ce sont des choses très simples, c'est la réhabilitation, et vous allez me dire c'est quoi la réhabilitation ' C'est un ensemble d'actions qui sont mises en place justement pour aider le malade à mieux se nourrir, à mieux gérer son souffle dans la vie quotidienne car il s'agit d'un problème respiratoire donc on lui apprend à améliorer sa fonction respiratoire par des exercices physiques, ainsi que le soutien psychologique et social qui doit aller en accompagnement.
Quelles sont les signes cliniques de cette pathologie '
Les signes cliniques sont insidieux, c'est-à-dire la maladie évolue sans qu'on s'en aperçoive. Cela se présente d'abord par la toux du matin, appelée la toux du fumeur, qui est très banale dans ces débuts avec néanmoins des crachats ; ensuite la gêne respiratoire qui s'installe petit à petit. Ainsi, le malade limite son activité sans se rendre compte (aller au marché, faire des courses, prendre des charges...). Ensuite, au fur et à mesure, ces efforts deviennent pénibles et c'est à la consultation que le patien prend conscience de son invalidité.
*Spécialiste
en pneumophtisiologie
à l'hôpital Beni-Messous
Midi Libre : Qu'est-ce que la BPCO '
Pr S. Taghit : La BPCO est l'abréviation de bronchopneumopathie chronique obstructive. C'est une pathologie qui entraîne une obstruction des bronches mais pas seulement, car cette maladie a des répercussions en dehors de l'appareil respiratoire. On dit maintenant que c'est une maladie multi-systémique puisqu'elle entraîne des effets sur les muscles d'ordre métabolique tels que le c'ur, etc. Cela dit, la BPCO n'est plus considérée comme maladie respiratoire mais comme une maladie générale.
Est-ce une maladie grave '
Tout à fait, car malheureusement, elle est sous-estimée en Algérie et de par le monde je crois qu'il est important d'en parler. C'est vrai qu'il y a d'autres pathologies importantes comme le diabète... mais la BPCO est un problème majeur de santé publique qu'il faudra prendre au sérieux. Aussi, il faut en parler constamment parce qu'elle interfère sur d'autres pathologies et donc, il est grand temps de s'en occuper.
Comment évolue la maladie '
Il faut savoir qu'il y a plusieurs stades dans la maladie ; cela va du stade léger au plus sévère. Evidemment, plus elle est sévère, plus les répercussions sont importantes. Ainsi, elle peut être grave en ce sens que les malades à un certain moment dans leur vie quotidienne ne peuvent pas avoir une activité normale ; leur activité se rétrécie c'est-à-dire très limitée au point de ne plus pouvoir sortir de la maison, et sur le plan thérapeutique, jusqu'à avoir besoin d'oxygène en permanence.
Quelles en sont les causes de cette maladie '
La causes essentielle qui est pointée du doigt c'est le tabac ; premier facteur à être mis en cause. Bien sûr, il y a d'autres facteurs tels que l'utilisation du narguilé, la pollution atmosphérique....
Peut-on connaître le nombre de personnes atteintes en Algérie '
Selon les chiffres, 5% de la population souffrent de cette maladie, et le nombre va en grandissant, car la consommation du tabac est élevée et ses conséquences on ne les mesure pas immédiatement mais à moyen terme et malheureusement parfois c'est irréversible. Ce qui est encore plus dramatique c'est qu'il faut s'attendre à une explosion de la maladie dans les années à venir. Si on ne prend pas des mesures préventives, la situation se compliquera davantage et j'ignore si on pourra y faire face.
Que voulez-vous dire par mesures préventives '
Il ne faut pas «fabriquer» des malades, il faut dissuader les gens de fumer parce c'est le tabac qui est la première cause de cette maladie. Pour ceci, il faut agir contre ce fléau d'une manière globale, c'est-à-dire prendre à la fois les mesures collectives et individuelles. Il est temps d'interdir de fumer dans les lieux publics et en milieu professionnel. Il faudrait aussi prendre en charge les fumeurs pour les sevrer. Par exemple, n'importe quel patient qui passe dans une salle de consultation, quel que soit le motif de sa consultation, doit être interrogé et être encouragé à arrêter le tabac le cas échéant.
Quels sont les traitements préconisés pour la prise en charge des personnes atteintes de BPCO '
Lorsque la personne est malade, il y a différents moyens, médicamenteux et non médicamenteux, pour y faire face. Pour la première catégorie, ce sont les dilatateurs, les corticoïdes, etc., quant aux moyens non médicamenteux, ce sont des choses très simples, c'est la réhabilitation, et vous allez me dire c'est quoi la réhabilitation ' C'est un ensemble d'actions qui sont mises en place justement pour aider le malade à mieux se nourrir, à mieux gérer son souffle dans la vie quotidienne car il s'agit d'un problème respiratoire donc on lui apprend à améliorer sa fonction respiratoire par des exercices physiques, ainsi que le soutien psychologique et social qui doit aller en accompagnement.
Quelles sont les signes cliniques de cette pathologie '
Les signes cliniques sont insidieux, c'est-à-dire la maladie évolue sans qu'on s'en aperçoive. Cela se présente d'abord par la toux du matin, appelée la toux du fumeur, qui est très banale dans ces débuts avec néanmoins des crachats ; ensuite la gêne respiratoire qui s'installe petit à petit. Ainsi, le malade limite son activité sans se rendre compte (aller au marché, faire des courses, prendre des charges...). Ensuite, au fur et à mesure, ces efforts deviennent pénibles et c'est à la consultation que le patien prend conscience de son invalidité.
*Spécialiste
en pneumophtisiologie
à l'hôpital Beni-Messous
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