Algérie

"Le système veut se maintenir quitte à mener le pays au chaos"



Le dernier discours du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et l'entêtement du général de corps d'armée, chef d'état-major de l'Armée, Ahmed Gaïd Salah, ont été vivement critiqués par les manifestants, hier, lors du 16e acte de la marche contre le système à Bouira. En effet, la révolte populaire contre le régime et ses symboles a, pour ainsi dire, repris du poil de la bête au lendemain des fêtes de l'Aïd el-Fitr, où des dizaines de milliers de citoyens ont bravé des températures caniculaires afin d'exiger le départ de l'ensemble du système.Ainsi, le chef de l'Etat par intérim, dans son dernier discours dans lequel il s'est dit "obligé" de rester en place, a fortement exaspéré la population qui le somme de "dégager". "Bensalah se croit investi d'une mission quasi divine, alors que tout un peuple le rejette. C'est le summum du mépris envers les Algériens", s'insurge Hamid Chachoua, élu FFS à l'APW de Bouira. D'autres, à l'image de Meziane Chaâbane, élu RCD à la même Assemblée, s'est dit consterné par l'attitude de Bensalah. "Son dernier discours frise la schizophrénie ! Il se croit réellement président avec des prérogatives (?) Il ne bénéficie d'aucune légitimité ni d'aucune mission pour se sentir obligé de rester au pouvoir.
Son discours est un affront de plus aux millions d'Algériens qui sortent dans la rue chaque vendredi pour exiger le départ du système", a-t-il indiqué. Mohamed Taoudiat, coordinateur du Cnapeste à l'échelle locale, s'est dit, quant à lui, choqué par autant de "mépris" envers le peuple et ses revendications. "Ce système veut se maintenir à tout prix et peu lui importent le peuple et ses aspirations, nous considérons cela comme un mépris manifeste contre la volonté populaire", s'est-il offusqué. Quant à Ahmed Gaïd Salah, il ne cesse de s'attirer les foudres de la population locale qui réclame son départ. "Tous ces discours, ces procès aux allures de pièces théâtrales et surtout la farouche volonté de réprimer les manifestants, comme c'est le cas aujourd'hui (hier, ndlr) à Alger, cachent une volonté à peine voilée du système de se maintenir, quitte à mener le pays au chaos", a-t-il dénoncé.
À 14h30, l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira était pleine comme un ?uf. Tout ce beau monde s'est ensuite regroupé devant le siège de la wilaya de Bouira, d'où une marche grandiose a été entamée. Enfin, une ultime halte a été effectuée sur la même esplanade, où l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de l'Algérie contemporaine.

RAMDANE BOURAHLA


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