Algérie

«Le système de santé achève les cancéreux» Sit-in des médecins résidents



«Le système de santé achève les cancéreux» Sit-in des médecins résidents
Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a tenu, hier, un sit-in devant l'entrée principale du Centre Pierre et Marie Curie à Alger.
Pour dénoncer la défaillance du système de prise en charge des malades cancéreux, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a tenu, hier, un sit-in devant l'entrée principale du Centre Pierre et Marie Curie à Alger. Cette action de protestation a drainé une foule nombreuse de résidents, de membres des familles de malades et de sympathisants. Les affiches et autres banderoles portaient des slogans hostiles à la politique de «fuite en avant» et de «désinformation» prônée par la tutelle. «Nous dénonçons l'attitude démissionnaire des responsables du secteur de la santé, à leur tête le ministre, dans la prise en charge des malades cancéreux», souligne Sara Deghi, une déléguée du Camra.
Dans leurs interventions, ces médecins ont essayé d'expliquer une partie de la souffrance des malades «que le cancer menace et que le système de santé veut achever !» Les protestataires expliquent leur solidarité avec les malades, qui sont livrés à eux-mêmes. «Sur les 28 000 malades atteints de cancer et nécessitant une prise en charge, seuls 8000 en bénéficient.» Des chiffres qui traduisent l'échec de la politique de prise en charge de ce type de maladie, avec trois centres spécialisés uniquement sur le territoire national. «Nous ne pouvons pas être indifférents à cette situation. Qu'ils nous donnent les moyens pour que nous puissions soigner ces malades», revendique un médecin protestataire.
Plus de 20 médicaments nécessaires aux cancéreux sont en rupture de stock
Les médecins résidents se disent «indignés» par les propos du ministre de la Santé «qui veut rassurer l'opinion en cachant la vérité» quant à la disponibilité des médicaments ; ils dénoncent la «campagne de désinformation entourant le dossier». Une vingtaine de médicaments nécessaires au traitement des malades cancéreux sont en rupture de stock. «Nous assistons, impuissants, à l'extinction accélérée de nos malades», lance une jeune résidente. «Qu'il s'agisse de crédit documentaire, de problèmes de prérogatives, de spéculation ou de tout autre raison, une chose est sûre, le médicament n'arrive pas au patient», dénonce Mlle Deghi pour résumer le problème du manque de médicaments.
Un père de famille s'est joint à l'action de protestation. Sa femme, 44 ans, atteinte d'une tumeur au foie, n'a pas été admise à l'hôpital. «Cela fait des mois que je fais la navette entre Bouira et Alger pour la faire soigner. Aujourd'hui, elle a perdu connaissance en plein bureau des admissions. Une responsable du CPMC m'a tout simplement conseillé de l'emmener au foyer pour personnes âgées», confie le compagnon de la malade, désespéré. «Si comme si la souffrance physique n'est pas assez pour éprouver les malades et leurs familles», ajoute-t-il.
Le Camra a également organisé une campagne de collecte de sang qui a drainé de nombreux donneurs. Cette action a été également menée au niveau des CHU d'Oran et de Constantine. Le sang collecté est destiné aux malades cancéreux. Le CPMC n'est pas doté d'un centre de transfusion ; des malades sont pénalisés du fait qu'ils nécessitent souvent du sang en grande quantité pour faire face aux effets secondaires des traitements qu'ils subissent. A travers cette campagne de don, le Camra contribue à sa manière afin de soulager les malades de cette difficulté.


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