Algérie

«Le système confirme son incapacité à s'amender»



Pour le parti de Saïd Sadi, qui ne cesse de réclamer un changement politique radical, les résultats de ce Conseil ne font que confirmer «l'incapacité du système à  s'amender». Ayant déjà critiqué vertement ces «prétendues réformées», le RCD se demande comment «un chef d'Etat élu dans un scrutin qui a vu une participation de 11,3% de l'électorat» et «qui a violé la Constitution pour se donner une présidence à  vie se présente soudainement en animateur d'un nouvel ordre constitutionnel». Ce parti de l'opposition voit en cette «sortie» une volonté de faire diversion pour bien masquer les divergences du sérail sur la conduite à  tenir pour surmonter la crise. «Le but de cette sortie est à  la fois de masquer les divergences du sérail et de faire diversion sur les tensions politiques et sociales qui constituent la réalité nationale d'aujourd'hui en donnant à  penser que le chef de l'Etat est toujours valide, qu'il est installé dans la durée et qu'il faut compter avec les mêmes politiques pour le court et moyen termes», a expliqué le RCD dans un communiqué rendu public hier. Ce parti rappelle dans ce sillage que cette «tactique qui vise à  rejouer le détournement de la contestation populaire a été tragiquement testée en octobre 1988. Avec le prix que l'on sait». Le RCD regrette qu'«au lieu de s'engager dans une dynamique de changement pour restaurer la confiance du citoyen qui exige justice, transparence et rénovation, le chef de l'Etat s'enfonce dans la ruse, l'opacité et la concentration des pouvoirs». Selon  ce parti, «la solution la plus raisonnable à  ce désastre est connue : une phase de transition consensuelle associant les forces politiques et sociales autour d'un programme de réformes politiques et institutionnelles qui permettraient au pays de sortir d'un système dépassé et dangereux pour la cohésion nationale». Sans cela, l'Algérie restera dans l'impasse. «Notre peuple, notamment sa jeunesse, clame quotidiennement sa demande de changement. Au lieu de prendre la mesure du désespoir et de la colère populaires, expressions d'une crise morale et politique grave et profonde, le gouvernement répond par la fuite en avant, essayant de se persuader que le statu quo est toujours possible», dénonce-t-il, avant de brosser un tableau noir de la situation du pays. Le RCD considère, entre autres, que «les violences exercées contre les manifestants – dont les étudiants ont été les dernières victimes le 2 mai à  Alger – sont la manifestation la plus visible de la levée de l'état d'urgence». Il condamne le fait que «le budget de l'Etat, transformé en lance à  incendie, soit dilapidé pour assurer un sursis au pouvoir», critique «le nouveau code communal qualifié de véritable régression institutionnelle, le fonctionnement des médias publics toujours dominé par le sectarisme et le tribalisme, et l'opacité dans la gestion économique revendiquée avec une insolence qui disqualifie toute velléité de contrôle».
 


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