Le syndrome des matchs nuls

Depuis l'entame de la nouvelle saison avec l'application d'un nouveau système de compétition, la plupart des équipes ont du mal à prendre le dessus sur leur adversaire, atteste le nombre de matchs nuls concédés lors des deux premières journées. En effet, cinq matchs nuls ont été enregistrés lors de la première journée contre six rencontres qui se sont soldées sur un score de parité, soit un total de 11 matchs nuls en espace de deux journées seulement.De quoi s'interroger sur les raisons qui ont fait que les clubs éprouvent toutes les peines du monde à gagner des matchs. Différents paramètres doivent être pris en considération, comme nous l'a si bien expliqué l'ex-entraîneur de l'USMA et ancien international algérien, Mounir Zeghdoud. Ce dernier estime que : "Le championnat vient tout juste de démarrer après une longue trêve de huit mois en raison de la crise sanitaire. Il ne faut pas oublier que cet arrêt forcé par la conjoncture sanitaire a fait beaucoup de mal aux joueurs dont la plupart ont perdu leur repère et leurs aptitudes.
Sur le plan méthodologique, une semaine d'entraînement perdue représente un mois de travail à rattraper. Alors, je vous laisse imaginer le temps qu'il faudra pour que les joueurs retrouvent leurs sensations d'avant. Ce n'est pas une mince affaire. Donc, il faudra s'attendre à des rencontres très serrées avec un niveau tout juste moyen", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Vous vous êtes certainement rendu compte que le niveau des équipes est presque le même. Les joueurs manquent cruellement de temps de jeu.
Et je peux vous dire qu'ils ne sont pas encore prêts. Ils sont loin du compte. Raison pour laquelle, nous assistons à des matchs serrés avec un déchet dans le jeu et une rareté des occasions. Ce qui explique pourquoi nous avons enregistré autant de résultats nuls". Le technicien algérien indique en outre qu'il : "Faudra attendre au minimum neuf voire dix journées pour que les joueurs retrouvent petit à petit leur forme, leurs aptitudes et repères. Il ne faut pas omettre que les équipes n'ont pas disputé beaucoup de matchs amicaux sans parler de la préparation perturbée. Par conséquent, il n'y aura pas forcément des équipes qui vont gagner facilement", dira notre interlocuteur.
Lavagne : "Toutes les équipes sont en rodage"
De son côté, l'entraîneur français, Denis Lavagne, suit toujours l'actualité du football national et de son ancien club le CS Constantine. Le technicien français estime que la crise sanitaire a changé complètement le comportement des équipes, et ce, même dans les meilleurs championnats européens. "Certes, il y a beaucoup de matchs qui se terminent par un nul, même en Europe d'ailleurs. C'est la reprise après huit mois sans compétition. Toutes les équipes sont en rodage. Les joueurs ne peuvent pas être au top.
Et puis, les matchs à huis clos font aussi que les équipes à domicile n'ont pas le soutien de leurs supporters pour se surpasser et gagner leur match. Nous assistons au même phénomène en Europe. D'ailleurs, on enregistre de plus en plus de victoire réalisée à l'extérieur", dira l'ex-entraîneur du CSC. Et d'enchaîner : "Il faudra du temps pour retrouver le niveau d'avant. Je pense que nous aurons une saison particulière", dit Denis Lavagne qui indique toutefois que le championnat algérien de cette saison risque de poser problème en raison de l'application d'un nouveau système de compétition. "Cela risque d'être serré pour finir la saison surtout qu'il y a les compétitions internationales. Mais pour la santé des joueurs, je pense que c'est risqué", a-t-il conclu.

Nazim T.