Les membres du conseil national du CNES décideront en septembre prochain des modalités de leur action. Ils auront à choisir entre une grève cyclique ou illimitée. C'est ce qu'a décidé, ce week-end, le conseil national du syndicat lors de sa réunion en session ouverte. Très virulents, les membres du conseil national ont qualifié la stratégie du ministère de l'Enseignement supérieur de supercherie. « Le ministère nous invite à une réunion de travail, il écoute nos revendications et par la suite il ne fait rien », déplore M. Rahmani, porte-parole du CNES, qui, plus loin, s'interroge sur « la posture » de la tutelle qui n'accorde aucune crédibilité à la construction du partenariat avec le CNES. Dans ce sillage, le syndicat des enseignants du supérieur pense qu'une politique sournoise est de mise depuis plusieurs mois, visant à discréditer le CNES et ses représentants. Les syndicalistes étayent leurs propos par des faits palpables. De leur avis la tutelle s'est distinguée par des actes isolés.Elle a pris à plusieurs reprises des décisions de manière unilatérale, sans aucune consultation ou concertation, avec le partenaire social. Il s'agit là, selon le CNES, d'un grand mépris envers la communauté universitaire, en général, et les enseignants chercheurs, en particulier. « La tutelle est libre de choisir sa propre démarche, mais en ce qui nous concerne nous refusons ce partenariat qui ne règle pas les problèmes des enseignants chercheurs et qui est très loin de leurs aspirations. Il y a une ébullition totale au milieu des enseignants », a lâché M. Rahmani. Le conseil national considère que certains usent de toutes leurs prérogatives afin de mettre en échec la construction d'un véritable partenariat. Le CNES a épinglé la tutelle sur plusieurs questions, notamment le retard accusé dans la gestion du régime indemnitaire : « Ce dossier qui revêt une importance particulière est géré dans l'opacité la plus totale sans omettre l'annonce triomphaliste au sujet du dossier de logements sans prendre en considération les doléances de notre syndicat », a noté le CNES qui revient en outre sur la circulaire limitant le déplacement des enseignants chercheurs à l'étranger. « Les décisions unilatérales prises par le ministère ont créé des blocages supplémentaires.Est-il normal que nous apprenons à travers la presse l'existence de nouvelles dispositions touchant notamment les enseignants doctorants et les enseignants invités à participer à des congrès à l'étranger ' », s'est interrogé M. Rahmani qui déplore le comportement du ministère : « Ce jeudi, deux enseignants se sont vu refuser une autorisation pour participer à un colloque sur l'informatique au Maroc. En quoi un tel congrès peut nuire aux intérêts de la nation », a pesté Rahmani. Par ailleurs, le CNES regrette le recul manifeste de la volonté du ministre à débattre dans le cadre des commissions mixtes de l'ensemble des préoccupations des enseignants chercheurs et l'occultation délibérée de l'ensemble des résultats des différentes commissions installées. Le CNES ne comprend pas les déclarations « fantaisistes » de la tutelle occultant par là même des aspects négatifs soulignés par le CNES sur des questions préoccupant la communauté universitaire, à savoir la mise en place du LMD, la réorganisation de la recherche, la gouvernance, etc.
Posté Le : 04/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com