Algérie

Le syndicat dénonce « le gré à gré déguisé »



La concession pour une durée de 30 ans de la cale de halage du port d'Oran à une société de réparation navale française est dénoncée par le syndicat de l'Erenav. La cale de halage est le seul chantier où l'unité de l'Erenav, avec ses 150 employés, répare, depuis 1987, les navires de la Marine nationale et les remorqueurs. Le syndicat de l'Entreprise de réparation navale (Erenav) vient d'exprimer sa vive inquiétude suite à la concession de la cale halage du port d'Oran à une société française. La concession, pour une période de 30 ans, entre dans le cadre d'un partenariat entre l'entreprise portuaire d'Oran et la société française Piriou. Hamid Zeroual, secrétaire général du syndicat de l'Erenav, affirme que « cette opération de privatisation n'a pas respecté la législation et les résolutions du Conseil des participations de l'Etat (CPE), notamment l'obligation de procéder à un avis d'appel d'offres ouvert ». Le syndicaliste explique que la concession a été accordée à la suite d'une consultation restreinte à laquelle seules trois entreprises étrangères ont soumissionné : une hollandaise, MGI Marseille, Piriou et Erenav. « Le hollandais et MGI se sont retirés, alors que l'Erenav a été exclue parce que le cahier des charges exigeait des entreprises algériennes soumissionnaires d'avoir un partenaire étranger à hauteur de 25% de leur capital. En fait, tout a été fait de manière à ce que Piriou décroche la concession.C'est un gré à gré déguisé et une violation de la réglementation en vigueur », déclare M. Zeroual, qui précise que la nouvelle société que gérera Piriou à la faveur de ce partenariat avec le port d'Oran bénéficiera d'une situation de monopole sur un équipement qui relève du domaine public. « La cale de halage est utilisée depuis 1987 par l'Erenav Oran. Elle sert pour la réparation des navires de la Marine nationale et des remorqueurs. Quel sera le devenir des 150 pères de famille qui y travaillent depuis des années ' Est-ce que la Marine nationale va confier ses navires à cette nouvelle société ' Ce sont des questions qui nous préoccupent et qui doivent interpeller les pouvoirs publics », indique le secrétaire général du syndicat. Selon lui, la nouvelle société « va priver définitivement le personnel de l'Erenav de moyens de mise à sec et entraînera assurément la fermeture du chantier naval d'Oran et la mise en chômage de 150 employés ».Dans le communiqué diffusé hier, le syndicat de l'Erenav rappelle que la SGP Sogeport « aurait pu trouver un meilleur candidat pour le montage de ce projet en cédant la réparation à un partenaire de renommée internationale qui renforcerait les activités construction et réparation navales en Algérie par des investissements, des techniques et des technologies, ainsi que l'amélioration organisationnelle et en intégrant les installations et le personnel de l'Erenav installé sur place depuis deux décennies ». De ce fait, il annonce être au courant des discussions menées actuellement entre l'Erenav et de grands groupes de chantiers de réparation navale, tels que Ocea France, Blohm and Voss (Allemagne) et Naval Grupo (Portugal), pour une entrée dans le capital de l'entreprise. « Nous savons que ces groupes sont très importants et leur entrée se fera à coups d'investissements importants qui vont donner un plus à l'Erenav, que ce soit en matière de management ou en matière de techniques de réparation », indique M. Zeroual, qui précise néanmoins que le syndicat s'oppose à toute décision qui mettrait en péril l'unité de réparation d'Oran. Pour cela, il vient de saisir toutes les autorités concernées, à commencer par le Premier ministre, puis le ministre des Transports, la SGP Sogeport et le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Pour l'instant aucune réponse n'a été donnée, alors que les syndicalistes promettent de ne pas rester sans agir. La direction générale du port d'Oran, que nous avons tenté de joindre durant deux jours, était aux abonnés absents. Durant 48 heures, à chaque appel téléphonique, la secrétaire du directeur général nous déclarait : « Le directeur est injoignable. Il est dans une région hors champ... »


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