Les quatre juges du tribunal d'In Salah, près la cour de Tamanrasset, en grève de la faim depuis lundi dernier, ont pris la route dès hier matin vers Alger pour être reçus par le ministre de la Justice, Mohamed Charfi.
Ils avaient créé la surprise et suscité un grand mouvement de solidarité parmi leurs pairs, en décidant d'entrer en grève de la faim pour dénoncer «les graves dérives» de la part du président de la cour de Tamanrasset. Dans la lettre qu'ils ont adressée au premier magistrat du pays et au ministre de la Justice, Amrani Chakib, Benjelloul Ahmed, Amine Sadek, Bouarouri Souad et Idriss Khadidja Amina font état de graves accusations de «pression et d'insultes dont nous faisons l'objet quotidiennement de la part de nos responsables qui nous imposent des engagements et des instructions qui sont en violation de la loi et vont jusqu'à tenter d'impliquer les magistrats pour les exposer à des sanctions disciplinaires (') Nous vous interpellons afin que vous mettiez en urgence un terme à ces agissements et que vous preniez en charge nos préoccupations qui ne trouvent pas de solution devant notre impuissance face à leur dérive».
Ce mouvement de protestation a éclaté à la suite de la sanction infligée à une magistrate pour n'avoir pas tapé un arrêt qu'elle a rendu durant les trois jours impartis, faute de micro. Celle-ci entre en grève avec trois autres de ses collègues qui l'ont rejointe en signe de solidarité. Une solidarité qui fait tache d'huile, puisque les motions de soutien n'ont pas cessé. Hier, un même incident a éclaté à la cour de Bordj Bou Arréridj justement parce qu'un magistrat n'a pu taper son arrêt. Une contrainte imposée par l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, qui a été dénoncée à plusieurs reprises lors des nombreuses réunions du Syndicat national des magistrats (SNM). Hier, alors que les quatre grévistes n'étaient toujours pas arrivés au ministère de la Justice et que de nombreuses motions de soutien de juges d'Oum El Bouaghi, Guelma, Illizi, Oran, Sidi Bel Abbès, Tiaret, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Constantine, Annaba et Relizane sont transmises à la chancellerie, le communiqué du syndicat a été rendu public.
Ainsi, le bureau exécutif de l'organisation syndicale fait siennes «toutes les revendications socioprofessionnelles des magistrats à travers le pays». Elles ont été exposées au ministre de la Justice, lequel s'est engagé à les prendre en charge après une rencontre avec le syndicat pour mieux les comprendre. En conclusion, le bureau exécutif exhorte les magistrats à «avoir le sens de responsabilité et agir avec sagesse» en promettant de son côté «de concrétiser toutes les revendications». Contacté, Djamel Aïdouni annonce qu'une rencontre devra le réunir avec les grévistes, précisant que les préoccupations de ces derniers «sont celles de la majorité des magistrats à travers tout le territoire national».
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Posté Le : 10/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com