L'Algérie considérée comme le pays où le nombre de suicides était des plus faibles à l'image des pays musulmans avec une incidence de 3 à 4 suicides pour 100 000 habitants, est devenue malheureusement depuis la décennie noire, la terre musulmane où le suicide est devenu également plus important que la consommation de drogue, et où toutes les 12 heures, un citoyen au bout de ses forces met fin à ces jours !Aujourd'hui, ce drame national qui n'épargne plus personne est devenu une réalité des plus amères à vivre au quotidien à travers le territoire national en endeuillant quotidiennement des centaines de familles. Le taux de suicide vient de connaitre un bond effrayant : il est passé de 0,94 en 1999 à 2,25 pour 100 000 habitants en 2003. Toutes les catégories sont ciblées par ce phénomène alarmant, des hommes, des femmes et des adolescents de tout âge recourent à la mort d'une manière si violente. Toutes les 12 heures, un décès est déclaré et une autopsie est effectuée. Une réalité si dure à admettre en terre d'Islam, le suicide longtemps demeuré un sujet tabou, se brise et malheureusement se banalise, chaque jour que Dieu fait, deux malheureux quittent le monde effroyablement ! Annuellement, environ 10 000 personnes, en majorité des adolescents, tentent de se donner la mort par suicide, beaucoup meurent sans être secourus, presque un millier chaque année y parvient, leurs appels au secours, leurs différents messages de détresse ne paraissent trouver aucune oreille attentive sur le plan institutionnel ou en milieu familial, et le suicide reste l'unique échappatoire pour ces victimes incomprises. Un drame tragique dont les proportions à travers le pays, ont pris les dimensions d'un phénomène de santé publique qui ne semble point être pris en charge et demeure encore classé parmi les faits divers que la presse annonce au fil des jours. Les statistiques se rapportant à ce fléau national glacent le dos à les entendre ou à les lire, à titre d'information et en une seule année (de 1999 à 2000), 126 personnes se sont pendues, 42 se sont jetées dans le vide, et 28 ont usé d'armes à feu. Pour les facteurs qui favorisent le recours au suicide, les conflits familiaux demeurent en tête de liste, les troubles mentaux les secondent, et en troisième position les problèmes socio-économiques liés au chômage, à la mal vie et à l'endémique crise du logement. La situation est devenue encore plus préoccupante avec l'apparition du nouveau phénomène qu'est l'immolation par le feu. Ce mode de suicide semble devenir une conduite qui survient chez tous les sujets confrontés à un passage difficile qui déborde sur leurs capacités d'adaptation. Aujourd'hui, se brûler parait être l'ultime moyen pour interpeller les pouvoirs publics sur le désir de vivre dignement. Malheureusement le recours à l'immolation par le feu tend également à se banaliser dans la société algérienne et de plus en plus de personnes, écrasées par une vie sociale de plus en plus pénible, optent pour l'immolation par le feu comme la solution extrême et l'ultime forme de protestation. La sonnette d'alarme vient d'être encore tirée sur la progression inquiétante du suicide et ses multiples formes. Ec?urés, les citoyens pointent un doigt accusateur vers les pouvoirs publics qui ne paraissent adopter aucune stratégie de lutte contre ce fléau qui gagne du terrain d'un jour à l'autre.
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Posté Le : 27/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L Ammar
Source : www.reflexiondz.net