Algérie

Le suicide dans la wilaya de tizi Ouzou : Une étude pour cerner le phénomène



Le suicide dans la wilaya de tizi Ouzou : Une étude pour cerner le phénomène
Une étude sur le phénomène des suicides a été réalisée pour la première fois en Kabylie. Elle s'est étalée de 2007 et 2008 et a été dirigée par le professeur Abbès Ziri, psychiatre et D G du CHU Nédir Mohamed secondé par les Docteurs Saidène et Messaoudi. Premier constat : les tentatives de suicide sont très importantes avec 400 cas dont 201 en 2007 alors que durant la même période il a été enregistré 132 cas de suicides dont 78 toujours durant l’année 2007. Le taux d’incidence est de 15,5 pour 100.000 habitants pour les tentatives de suicide alors qu’il est de 6 pour 100.000 habitants pour les suicides. Toutefois ces  taux varient selon l’âge, le sexe et la commune. Ainsi on observe le plus grand nombre de tentatives de suicide dans la tranche d’âge se situant entre 20 et 29 ans. La majorité des suicidés a entre 40 et 49 ans alors que celle dépassant les 60 ans est la moins encline à ce geste fatal. Le plus jeune sujet à avoir mis fin à ses jours avait 10 ans. Autre détail de cette étude : ce sont les femmes qui ont effectué le plus de tentatives de suicide avec une incidence de 38,6 pour 100.000 habitants  contre 22,7 pour les hommes. Ce chiffre s’inverse quand il s’agit des suicides. 13,4 pour 100 000 habitants. pour les hommes contre 2 pour les femmes. Et c’est durant le mois de mars que la plupart des tentatives de suicides sont enregistrées avec 13,9% pour  ce qui est hommes. Les femmes franchissent ce pas   au mois d’avril avec 13,2% des cas. Mais on tente aussi de se suicider durant les mois de juin (10,5%), d’août  et octobre (10%) pour les deux sexes.  Soit  une moyenne mensuelle de 17 cas. Et c’est au mois de janvier que les hommes se suicident le plus (21,1% des cas) alors que les femmes le font en majorité en octobre  (20%).  ON SE DONNE LA MORT CHEZ SOIL’étude est arrivée à la conclusion qu’il y a des différences significatives entre la situation familiale des victimes. Ainsi  ce phénomène est observé chez les célibataires avec une fréquence de 73.9%  pour les tentatives de suicide et 71% -dont 2/3 pour les hommes et ¾ pour les femmes-  pour les suicides. Quant aux  sujets mariés la  fréquence est  de 22.4% pour les TS et 25,2% pour les suicides. L’équipe du Professeur Ziri a fait aussi ressortir que sur la plan socio-économique et a, la tendance est la même dans les deux genres. Comme pour les tentatives de suicide, les suicidés ont tous un niveau socio-économique et intellectuel moyen. Mais ce sont les  chômeurs qui sont les «candidats» les plus prompts  dans les deux sexes  au suicide avec 50,4% des cas. Parmi ce chiffre 61% sont des femmes. Le domicile est le lieu où l’on se suicide le plus en Kabylie avec ¾ des suicidés et des tentatives de suicide. Le milieu rural est celui où l’on a enregistré le plus de cas  (65,5%). La pendaison et le moyen le plus utilisé pour mettre fin à ses jours avec 79,5% suivie de la défénestration (7,6%), les intoxications (4,5%) et l’arme à feu (3,8%). Mais lorsqu’il s’agit de tentatives de suicide, la consommation de produits dangereux vient en première place suivie de la pendaison.La majorité des sujets présentent des antécédents psychiatriques (schizophrénie, dépression et autres) alors que leurs parents n'en présentent aucun évacuant de ce fait le phénomène d’hérédité. Comparativement à ces deux années d'études, il ressort que pour l'année 2010 l'incidence est moins importante mais reste élevée avec plus de 50 cas de suicide recensés depuis le mois de janvier dernier. Mais la tendance elle, reste relativement élevée selon les spécialistes. UNE RÉPUTATION IMMÉRITÉEContrairement à une idée reçue  on ne se suicide pas plus dans la wilaya de Tizi-Ouzou qu'ailleurs. «La wilaya de Tizi-Ouzou vient derrière des wilayas comme Bejaia, Alger, Oran, Sidi Bel Abbès et Tlémcen. La seule différence est que dans la wilaya de Tizi-Ouzou le phénomène est plus médiatisé que dans les autres régions certainement du fait de la présence presse massive des médias dans la région", souligne le Dr Ziri.


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