Le Sud se rallie à l'opposition

Démentant une déclaration à l’AFP, le numéro deux du Mouvement sudiste, le général à la retraite Abdallah Hassan Al Nakhibi, a demandé aux Sudistes «de ne plus appeler à la sécession, et se joindre à la révolution des jeunes» appelant au départ de Abdallah Saleh. «Notre premier objectif est la chute du régime, et ceux qui réclament aujourd’hui la sécession rendent un service à Ali Abdallah Saleh», a déclaré  Al Nakhibi, qui a pris la direction du Mouvement sudiste après l’arrestation de son chef, Hassan Baoum, le 20 février. «Il faut pour le moment libérer le nord et le sud du Yémen de ce tyran, et nous pourrons ensuite nous tourner vers la cause sudiste», a expliqué le responsable du Mouvement sudiste. Ce dernier sudiste anime la contestation contre le pouvoir central dans  le sud du pays, un Etat indépendant jusqu’en 1990.  Le régime du président Saleh est contesté depuis la mi-janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz et surtout à Aden, dans le sud du pays. Selon Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées au cours de ce mouvement de protestation.
Patte blanche devant la Maison-Blanche…
La rébellion zaïdite, une branche  chiite, dans le nord du pays s’est déjà ralliée à la contestation, de même que d’importants chefs de tribus. Affaibli sur le plan intérieur, le président yéménite s’est en outre attiré mardi dernier une mise en garde des Etats-Unis après avoir critiqué leur ingérence dans la révolte arabe. «Nous ne pensons pas que désigner des boucs émissaires constitue une réponse adéquate aux yeux des Yéménites ou d’habitants d’autres pays», a   déclaré le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney. Une mise au point qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Ali Abdallah Saleh a en effet exprimé à la Maison- Blanche des «regrets» pour le «malentendu» relatif à ses récents propos sur les Etats-Unis et Israël, a affirmé hier la présidence américaine. «Le président Saleh a appelé le conseiller du président (Obama pour l’antiterrorisme), John Brennan, ce matin afin d’exprimer ses regrets sur les malentendus nés de ses propos affirmant qu’Israël et les Etats-Unis mènent des opérations de déstabilisation des pays arabes», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.
De même source, «le président Saleh a aussi dit qu’il était fermement engagé sur la voie des réformes politiques significatives au Yémen et qu’il s’adressait à l’opposition pour parvenir à des réformes à travers un processus démocratique, rassembleur et pacifique». C’est dire que le président yémenite a fini par montrer patte blanche devant le Maison-Blanche pour sauver son «trône»