Le Sud par bus fait recette

La destination Sud connaît, actuellement, un véritable engouement à la faveur de l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, qui coïncide cette année avec les vacances de printemps. Tous les autobus en partance d'Oran vers Adrar via Béchar, aux environs de 16h 30, affichaient complet, hier matin, en dépit de leur nombre important. En effet, plus d'une dizaine de sociétés spécialisées dans le transport des voyageurs propose cette ligne du sud dans le quartier des Castors, non loin de la gare routière du même quartier, avec, comme principale argument, des prix défiants toute concurrence, mais aussi, et surtout, des autobus flambant neuf qui assurent le trajet Oran-Béchar en 10 heures et Oran-Adrar en 17 heures. « Nos clients peuvent être des cadres d'entreprises ou des étudiants, des hommes ou des femmes, des nationaux, mais aussi des étrangers. Pour eux, il est beaucoup plus intéressant de voyager par route que par avion, afin de profiter pleinement du paysage, même si la clémence des prix et la qualité du voyage qu'offrent nos autobus pèsent aussi dans leur choix », nous confie Mustapha, un voyagiste des Castors spécialisé dans la destination du Sud algérien. L'engouement actuel, Mustapha l'explique par l'approche de la fête du Mawlid Ennabaoui, « une fête célébrée dans le Sud algérien comme nulle part ailleurs », indique, sur un ton fier, ce natif de la capitale de la Saoura. Même les étrangers n'hésitent pas à prendre l'autobus, tant il est agréable de faire le trajet par route. C'est le dépaysement garanti, pour seulement 800 dinars (moins de 8 euros) le billet pour Béchar et 1.500 dinars (moins de 15 euros) pour Adrar, à partir d'Oran. Les touristes venus d'outre-mer auront l'embarras du choix entre des paysages à couper le souffle qu'offrent des villes comme Béni-Abbès, Timimoun, Taghit et Adrar. Mais le Sud, ajoute-il, n'est pas uniquement la beauté du paysage, il y a aussi la bonté naturelle des habitants, leur hospitalité unique, propre aux habitants du Sahara, et bien évidemment leurs us et coutumes ancestrales. Un véritable voyage festif au coeur de l'humain et de la nature. Un autre chef d'agence estime, pour sa part, que la destination du Sud est actuellement beaucoup plus attirante que celle de l'Est. Une forte demande qui l'a poussé, a-t-il dit, à mobiliser tous ses autobus sur la ligne Oran-Béchar-Adrar, avec des départs à 6h du matin et à 16h 30, sept jours sur sept. Un hic, tout de même : les autobus sont interdits d'accès à l'agence de voyageurs des Castors. Ils sont obligés de stationner pour chaque départ à côté des agences. « Vers la fin 2005, les autorités locales ont décidé, sans nous avoir consulter, de transférer les autobus du sud de la station des Castors vers l'agence de Yaghmoracen », se rappelle-t-il. « On a naturellement refusé, parce que nos points de vente et nos bureaux se trouvent aux Castors. Un client ne peut pas aller réserver ou acheter un billet aux Castors, puis aller par la suite à Yaghmoracen pour prendre l'autobus. C'est contraignant et pour nous et pour nos clients », explique-t-il. Et d'ajouter : « pourtant, une bonne partie de l'agence des Castors est actuellement inexploitée. On se demande toujours pourquoi on nous refuse l'accès ».