Tamanrasset, à plus de 3.000 km d'Alger, a de quoi séduire. Etendue monumentale. Pistes à l'infini. Le pays des Touareg est insatiable de passions. D'émotions. Afilalet, Imlaoulaouène, Adriane, Akar Akar... livrent des secrets légendaires. Au pied de l'Assekrem, la montée est irrésistible. Au refuge du père de Foucault, la sérénité n'est pas propre au lieu religieux. Aux alentours, les montagnes rocheuses grimpent au ciel, enveloppées d'un nuage de poussière immuable. Irréel. Ici, rien ne bouge. Le temps s'arrête. Le monde aussi. Le Targui se rit fièrement de la béatitude de l'homme du Nord. Il le laisse goûter à la liberté, à l'étendue, à l'évasion. Chez lui, rien de tout cela ne saurait être remplacé, ne saurait l'être. Pas de contraintes spatiales, pas de limites temporelles. La diva, Djanet, à 1.200 mètres d'altitude, la même impression. Au pays de la roche et de la pierre, les c'urs sont chauds. Djabarren sur 700 mètres d'escalade, à 1.900 mètres d'altitude donne accès au plateau du Tassili N'ajjer. La Libye n'est pas bien loin. Le Targui traîne derrière lui des semelles usées par ces montées et descentes interminables, ces longues marches... Iherir, Idharen... sur la route du sel, des villages de pierres et de feuilles de palmiers, toutes en huttes, éclairées au quinquet ou à la bougie. Le caillou y est roi. Les casseurs de pierres, des seigneurs du travail, viennent de loin. Ils passent leur jeunesse dans la rocaille obtuse et récalcitrante. Près des gu'lets (points d'eau), les corps reviennent à la vie, revigorés et les gorges ravivées. Ce n'est pas toujours permis les baignades. Puis Tikibaouin, Issanedilen. Royaume de la pierre, du rocher géant, nés dans le sable, mourant dans le ciel. Jardins florissants, nature luxuriante, faune et flore, libre de grimper, gambader. Fraîcheur au clair de lune, fuie par les mouches qui donne son nom à Issendilene, refuge de la mouche. Puis voici Tamghit Cyprès géants de 2.000 ans, près de deux cent arbres dessinent la vallée verdoyante. Puis la Canyonne. 900 mètres de profondeur. Un pays de châteaux de pierres le fait discret. Puis la chute rocheuse. Sensations vertigineuses. C'ur et tête engourdis par le trou béant. 24 heures pour la descente. Séfar est maintenant bien loin avec ses peintures rupestres. Un enrichissement aux gravures de Djabarren. Millénaire de légendes, d'histoire ; de réalité vivante et vivace, par la grâce de Dieu et des hommes. Dignes, orgueilleux, libres, fiers... « Sebaïba », la fête de l'Achoura chez les Targuis porte l'empreinte de leur vie. Tout le sens qu'ils lui donnent. Tout ce que l'Algérie possède et offre. C'est ainsi El Djazaïr. Au kilomètre près.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saliha Aouès
Source : www.horizons-dz.com