Les pays méditerranéens ont, aujourd'hui, la capacité d'atténuer les
effets de la crise et de jouer le rôle de relais de croissance avec l'Europe.
C'est ce qu'annonce le réseau euro-méditeraneen des acteurs de développement
économique « ANIMA ». Ce réseau, qui s'apprête à diffuser une analyse sur la
situation économique en Europe et dans les pays sud méditerranéen, souligne que
ces pays ont été épargnés par la crise financière, ce qui permet à leurs
banques de financer le développement des entreprises nationales. De plus,
ajoute ANIMA, leurs monnaies sont stables, contrairement à la chute
vertigineuse que connaissent les monnaies des pays BRIC
(Brésil-Russie-Inde-Chine) (hors chine), ce qui rend leurs marchés solvables
pour les opérateurs européens en mal de débouchés. A ce titre, le réseau ANIMA
souligne que la Commission européenne annonce une décroissance de 1,8,% pour
2009 sur l'ensemble de l'UE, et une timide reprise (+0,5) en 2010 et ceci, en
tenant compte des plans de relance mis en oeuvre par les Etats.
Pour les pays récemment entrés dans l'UE, et qui n'ont pas construit leur
croissance sur l'endettement des ménages et le soutien des collectivités
publiques, même s'ils n'échapperont pas à un recul de l'investissement, crise
bancaire oblige, la consommation devrait quasiment s'y maintenir, et leur
croissance rester positive. A l'inverse, les plus durement touchés sont ceux qui
ont connu une croissance solide ces dernières années portée par le boom de
l'immobilier et l'endettement des ménages à l'image de la Lettonie, l'Estonie
l'Espagne etc...
Selon l'étude d'ANIMA, les secteurs de consommation qui souffriraient en
premier lieu sont les postes liés à l'industrie du tourisme et des loisirs, la
restauration, l'habillement, l'équipement du foyer, les produits high tech et
de communication. De façon générale, une modification des comportements d'achat
est à prévoir. Pour les entreprises européennes, l'équation est délicate face à
la diminution de la demande sur leurs marchés, elles doivent songer à trouver
de nouveaux débouchés.
Dans ce contexte particulier, précise ANIMA, les pays du sud de la
Méditerranée présentent une proposition crédible pour les entreprises
européennes : à la fois des relais de croissance solvables et de production
compétitifs, soutenus par un système bancaire plutôt épargné par la crise. « En
Allemagne, France, Italie ou Espagne notamment, qui peuvent peser chacun selon
les pays du Sud jusqu'à 30 % des importations ; les habitudes commerciales
pourraient contribuer à un rapprochement opportun des entreprises vers les pays
du Sud», indique l'étude du réseau ANIMA. Même si les pays de la Méditerranée
ne seront pas épargnés par les effets de la récession, le contexte économique
de ces pays, qui sont aujourd'hui au milieu d'un processus de réformes
importantes pour faire évoluer leurs économies vers des marchés ouverts pour le
secteur privé et l'international, les met aujourd'hui dans une position
favorable.
Dans ces mêmes pays, ajoute ANIMA, le secteur bancaire est en bonne
santé. « Le système bancaire est donc en capacité de porter le développement
des entreprises nationales et étrangères, à condition de le vouloir ou d'y être
incité par les pouvoirs publics », poursuit la même étude. Contrairement aux
autres pays en développement, les monnaies des pays sud méditerranéens se
maintiennent bien face à l'euro. Depuis un an, les monnaies jordanienne,
égyptienne et libanaise se sont appréciées de 10 % à 13 % ; le Dirham marocain
de 3 % et le Dinar algérien de 5%. « On est loin du décrochage vertigineux des
monnaies constaté en Ukraine, en Roumanie, en Pologne, Russie,...etc. Du coup,
les débouchés locaux des pays Med présentent une solvabilité que les autres
pays (Bric) ont perdu », assure l'étude qui poursuit en indiquant que même si
un léger ralentissement est anticipé en 2009, la croissance dans les pays du
sud de la Méditerranée reste soutenue et reprendra un rythme de croisière de
près de 4 % par an en moyenne dès 2010... Ce qui fait de la région une zone
possible pour absorber les excédents européens en mal de débouchés.
Dans ce contexte, ANIMA signale que les opportunités offertes par les
pays du sud de la Méditerranée sont nombreuses, et cite, à titre d'exemple, les
secteurs de la distribution et de la logistique ; le bâtiment, le développement
urbain, les services publics, l'énergie, la téléphonie mobile,...etc.
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Posté Le : 31/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com