Algérie

Le stress hydrique écarté '



Les annonces faites par le Directeur de l'Algérienne Des Eaux sont-elles de nature à rassurer au sujet de cette épineuse question d'alimentation en eau potable ' La générosité du ciel durant les derniers mois de l'année écoulée a été, pour ainsi dire, pour beaucoup dans l'éloignement du spectre de la sécheresse. Aujourd'hui donc, le barrage de Taksebt a atteint, à la faveur des précipitations, un taux de remplissage de 91,5%. Cependant et malgré ce bon signe, dans cette wilaya, l'enjeu de l'eau est toujours là et constitue même un défi à relever. L'eau est souvent source de tension. Le manque d'infrastructures hydrauliques à même d'assurer le stockage d'importantes quantités aggravé par le phénomène de déperdition d'importantes quantités d'eau qui sont déversées dans la nature en raison d'un réseau d'alimentation des plus obsolètes, du gaspillage, du manque de vision et de gestion rationnelle de cette denrée qui est plus que vitale, fait que l'eau continuera à alimenter des tensions sociales dans les années à venir, comme elle l'a toujours été dans le passé.La wilaya de Tizi-Ouzou, dont la population avoisine les 1.500.000 habitants répartis sur plus de 1.500 villages, a des besoins importants en matière d'alimentation en eau potable. Sa topographie spécifique complique d'avantage le raccordement de plusieurs localités au réseau qui demeure, faut-il le répéter, loin de répondre aux aspirations. Que peut faire, en effet, un seul barrage, celui de Taksebt, pour répondre aux besoins quotidiens tout en sachant qu'il dessert aussi les eux wilayas de Boumerdès et d'Alger ' Au niveau de cette structure hydraulique, l'eau est récupérée par une grande station de pompage au pied du barrage qui est d'une capacité de 616.000 m3 qui, à son tour, assure le pompage vers la grande station de traitement d'une capacité 605 000 m3 jour.
En attendant la réception du barrage de Souk N'Tleta dont les travaux de réalisation dépassent un taux de 50% et celui de Sidi Khelifa les 30% dont les travaux sont en cours, la tension autour de l'eau se poursuivra. L'annonce de la réalisation de l'abandon du projet de transfert à partir de la station de dessalement de l'eau de mer de Cap Djinet et la réalisation d'une nouvelle station à Tamda Ouguemoun, sur le territoire de la commune d'Iflissen n'est pas de nature, malgré les ambitions des responsables du secteur, à rassurer. Le cas de la station de dessalement de Tigzirt illustre parfaitement le mauvais choix porté sur ce segment. Cette station qui est à l'arrêt depuis des années est un véritable gâchis. Même quand elle tournait à plein régime, les habitants de la ville de Tigzirt refusaient systématiquement de consommer son eau pour sa mauvaise qualité. Ensuite, ses équipements sont tombés en panne. En 2017, quelques jours avant le début de la saison estivale, le P/APC de Tigzirt, avait lancé un appel presque pathétique à l'endroit du premier responsable de l'Algérienne Des Eaux (ADE) afin qu'il redémarre la station de dessalement de l'eau de mer de cette commune laissée en veilleuse depuis l'année d'avant.
Cette station réalisée à coup de milliards de centimes (40 milliards). A ce moment, l'ADE avait estimé que la station n'a aucune rentabilité, consomme trop d'énergie comme elle est dépourvue de travailleurs, notamment les techniciens à même d'assurer son fonctionnement. Les coûts générés par sa gestion sont à l'origine de l'arrêt de cet équipement qui dure depuis plusieurs mois. D'un potentiel optimum de production de 2.500 m3/jour, cette station apportait un appoint de 1.800 m3/jour en eau potable. «Si tel était le constat fait à propos de cette station qui a bénéficié d'un montant de 8 milliards pour la rénovation de ses équipements, à quoi servirait d'en réaliser une nouvelle qui risquera de connaître le même sort '», se demande-t-on déjà.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)